jeudi 22 décembre 2011

LETTRE D'UN PETIT SUISSE AU PÈRE NOËL

Cher Père Noël,

Je me permets de t'écrire parce que j'ai un problème. Il y a deux ans, tu as déposé devant mes fenêtres deux cadeaux qui devaient me faire plaisir. Tu m'avais dit que c'était pour faire du courant vert. Tu m'avais dit que c'était pour arrêter de produire de l'énergie avec du nucléaire. Tu m'avais dit que cela ne me ferait pas de mal.
Tu m'avais dit que cela ne ferait pas de mal aux animaux. Tu m'avais dit que cela ne ferait pas de mal à la nature. Tu m'avais dit que je ne les verrais pas depuis ma maison et que cela ne faisait pas de bruit. Voilà.
Moi j'étais assez contente. Bon je me demandais bien pourquoi vert, parce que du courant j'en avais jamais vu, alors la couleur ben je ne la connaissais pas. Alors je me suis dit, vert ou jaune ou orange, ça m'est un peu égal. Mais tu as insisté pour que ce soit vert. Après on m'a expliqué: Vert c'est plus propre. Mais maintenant, il faut que je te dise, c'est pas très propre ce vert là. Quelqu'un t'a dit des mensonges. J'ai appris un tas de truc pas net sur ce vert. Quand je les dit, on me réponds: Tu veux des déchets nucléaires dans ton jardin? Moi je sais pas pourquoi ils me disent ça. Bien sûr que j'aimerais pas des déchets nucléaires dans mon jardin. Mais c'est pas ça le problème. En annexe à cette lettre je t'ai mis toutes les raisons qui font que ce courant vert ne mérite pas son nom.
Ensuite justement, ce nucléaire. Ben je ne vois pas non plus le rapport. Nos centrales tournent toujours, et en Angleterre ils ont dit qu'ils en construiraient au moins dix autres. Et dans beaucoup de pays ils disent la même chose. Et puis je suis allée en ville, et moi j'ai vu que pour allumer toutes ces lumières inutiles et toutes ces machines et toutes ces industries, et bien les ménages jurassiens, même si tu m'as dit que des milliers étaient alimentés par ces deux cadeaux de 2009, et bien c'était rien du tout dans l'océan de la consommation.
Alors j'ai pas bien compris pourquoi on mettait ici ces machines pour consommer là-bas stupidement de l'énergie verte. Et puis tu sais, on ne peut pas compter dessus. Cette année par exemple, il n'y avait pas de vent. Elles ont pas fait beaucoup de courant vert par rapport à leur puissance. Et puis ces trois derniers jours elles étaient en panne. Alors je me suis demandé de où venait mon courant pendant ce temps? Et si un jour il n'y a plus que des machines comme ça pour nous alimenter, on fera comment les jours de panne, les jours de grand vent, les jours sans vent, les jours de petit vent... etc? Tu vois, c'est pas une solution comme tu m'avais dit.
Et puis il faut que je te dise, elle me font du mal. Quand par hasard le vent suffit pour les faire tourner plusieurs nuits et jours sans s'arrêter, et bien j'ai mal à la tête. J'ai parfois envie de vomir. Et puis surtout, j'ai mal aux oreilles. Comme si elles entendaient tout trop fort. Après quelques jours, je suis fatiguée, je m'énerve avec tout le monde, j'ai mon coeur qui s'emballe des fois. Cela me fait peur. Mais je ne suis pas la seule. Il y a beaucoup de gens comme moi. J'ai mis aussi en annexe tous les témoignages. Tu vois, c'est pas innocent, ça fait du mal. Et ils veulent pas nous écouter les autres, parce que ça les énerve.
Pour les animaux, on entend plein de trucs pas nets. Aux USA ce sont les aigles royaux qui meurent à cause des pales. Ici on sait pas parce qu'ils cachent les cadavres. Mais des études disent que des milliers d'oiseaux meurent partout dans le monde à cause de ces machines. Mais tu sais, je suis allée une fois dans un parc la nuit, et j'ai vu le bruit, la lumière, les ombres portées en pleine nature. Moi je trouve que c'est idiot et méchant de prétendre que cela ne fait pas de mal aux animaux. C'est évident que leur environnement est grandement perturbé. Pourquoi ils disent cela? Il paraît que c'est parce que le courant vert c'est plus important que les animaux qui meurent. Toi père Noël, tu penses aussi comme ça? Tu ne trouves pas que les grands pensent bizarre?
Pour la nature, il y a un truc qui me turlupine. C'est ce béton qui soutient la machine. Il y a plein d'articles dans les journaux spécialisés qui alertent sur le fait que l'eau souterraine est perturbée par les fondations en béton des constructions. Les fondations d'une machine c'est comme les fondations d'un immeuble... Alors si on fait plein d'immeubles au milieu de la nature, l'eau elle va faire comment? Et puis tu sais, la nature c'est plus la même. Il y a du bruit tout partout quand elles tournent. Tu trouves ça bien toi ce bruit tout partout? Au début ils disaient qu'on disait des mensonges, que ça faisait pas de bruit. Et puis après ils ont dit que c'était à cause de la topographie. J'ai pas bien compris. Mais avec les nouvelles machines au Peuchapatte, ils ont été obligé d'admettre que c'était bien du bruit qu'on entendait. Alors ils ont dit qu'on devait partager les nuisances de la ville. Et ça non plus j'ai pas bien compris. Tu crois que ça veut dire que plus personne n'aura jamais le droit de vivre au calme? Que maintenant tout le monde doit souffrir? Mais alors ils vont aussi nous mettre des cinémas? Des théâtres? des écoles? des bureaux de poste? des transports publics? des vitrines avec des pains éclairés comme des bijoux? Des décorations de Noël comme dans les dessins animés? On aura des parcs de vélos et de voitures électriques? ...
Écoute Père Noël, moi je comprends que tu as voulu faire bien. Mais franchement, ces deux cadeaux-là, je les voudrais plus. Je préfère garder le calme que vendre mon âme à la fée verte de l'électricité. Tu voudrais bien venir les reprendre? Il faudrait expliquer que les pauvres jurassiens qui mangent les sous de la péréquation financière, ils préfèrent rester pauvres et heureux. Il y a une vieille demoiselle toujours agressive à la télé et à la radio qui aime beaucoup ces machines, elle serait peut-être contente de les accueillir dans son jardin à côté de leur toute petite soeur.

RÉPONSE DU PÈRE NOËL

Chère voisine d'éoliennes industrielles, Je suis vraiment désolé si ton cadeau ne te plaît pas. C'est vrais que j'ai beaucoup menti sur ce coup là, et que je continue de le faire. Mais vois-tu il y a tellement d'argent à gagner pour quelques petits malins comme moi avec ces machines ailées, que tes préoccupations, même si elles sont parfaitement fondées, je n'ai pas du tout l'intention de m'en inquiéter. Je suis d'ailleurs bien trop occupé à continuer de les distribuer dans vos paysages merveilleux. Mais inutiles! Il faut en convenir tout-de-même. De nos jours paysages et rentabilité doivent aller de pair. Les sottises sur la qualité de vie font partie d'un passé révolu. Des sous pour les uns et des ennuis pour les autres. Voilà qui me plaît. Surtout que je m'arrange toujours pour que ces machines ne gênent qu'une minorité bien vite écrasée. Allez courage, tu as de belles années derrière toi. Baisse la tête, dis merci, et circule. Il n'y a rien à dire.

http://voisinedeoliennesindustrielles.bleublog

mardi 20 décembre 2011

Le Ministre de la Culture n'apprécie pas les éoliennes !

"Dernier enjeu, d'importance, dans les mois et les années à venir : celui de
la préservation de nos paysages. Je sillonne très régulièrement et
fréquemment la France. Je suis souvent très inquiet de voir à quel point
notre cadre de vie se dégrade, que ce soit par le biais de champs
d'éoliennes anarchiques, visibles à des kilomètres à la ronde (alors que
beaucoup de schémas départementaux cohérents avaient été établis avec
les Services territoriaux d’architecture et du patrimoine), ou par des abords
de ville dénaturés et bardés d'enseignes et de constructions sans ambition
esthétique. Le ministère de la Culture, avec ses services en région, a un
rôle à jouer. Il ne pourra être entendu sur ces sujets, et suivi, que grâce à
vous. Je fais solennellement appel à vous pour que vous teniez compte de
la préservation des paysages dans l'ensemble des décisions que vous êtes
amenés à prendre dans l'exercice de vos missions."

Extrait du discours de Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication à l'occasion de la Réunion des Préfets de région - 15 décembre 2011

jeudi 15 décembre 2011

EOLIEN : LES PRATIQUES OBSCURES DE LA FILIÈRE DÉNONCÉES

Poursuivant sa guerre contre les éoliennes qu’elle accuse de tous les maux, la Fédération Environnement Durable, annonce avoir cosigné l'appel à Philippe de Ladoucette, président de la Commission de Régulation de l'Énergie (CRE), lancé par 5 000 associations locales de l'environnement et du patrimoine.
Initié par l'Association de l'Allier Adermob, cet appel solennel demande à la CRE d'exercer le contrôle détaillé des sociétés de production d'électricité éolienne ainsi que des mouvements financiers transitant par leurs maisons mères, et d'en tirer toutes les conséquences. Cette démarche a pour objectif d' « alerter les pouvoirs publics sur les pratiques obscures de la filière éolienne » et de « dénoncer l'explosion des taxes » telles la Contribution au Service Public de l'électricité (CSPE).
La Fédération Environnement Durable rappelle qu'elle a alerté officiellement tous les députés et les sénateurs par une lettre du 15 novembre 2011 et demandé l'arrêt immédiat des niches fiscales de 7 milliards d'euros par an dont bénéficie la filière éolienne.

LA RÉACTION D'ARNAUD CASALIS

Nucléaire, hydraulique, thermique sont des productions gérables qui permettent de servir le consommateur en fonction de ses besoins, avec fiabilité, voire constance. L’énergie éolienne est totalement erratique, instockable, inconstante. Une production de rendement moyen de 0,7 % comme cela a été récemment constaté par ERDF signifie une inefficacité moyenne de 99,3 % ! Et sur les 0,7 % constatés au plus faible de la production, ceci veut dire l’immense majorité des turbines françaises à l’arrêt avec quelques éoliennes ici ou là tournant un peu. Seules des contorsions techniques incroyablement compliquées et coûteuses pour acheminer cette production gadget dans le réseau permettent de sauver la face. Imaginons un instant EDF annonçant une inefficacité de son parc industriel à 99,3 % : ce serait l’arrêt total de l’économie, du chauffage, des services publics et sociaux ! Impensable. C’est pourtant ce que défend la filière éolienne.
Par leur rendement inconstant sur une énergie électrique instockable, et sans même parler des dégâts considérables qu’elles infligent aux habitants, à l’environnement, à faune et à la flore, les éoliennes sont donc condamnées. Elles ne doivent leur présence qu’à un système ahurissant et ruineux de subventions publiques qui détourne en sa faveur les subsides qui devraient être alloués aux « bonnes » énergies renouvelables. Démontrer la réalité des chiffres revient à démontrer l’inutilité, voire la nocivité de la filière.
D’où l’incroyable attention du lobby des industriels et promoteurs éoliens portée à construire un discours indispensable à maintenir le mythe d’une industrie à fort potentiel. Mais il ne s’agit que d’un mythe pour justifier et protéger un marché artificiel et structurellement déficitaire.
Les mêmes sommes investies dans des solutions énergétiques porteuses comme la biomasse, les réductions des gâchis énergétiques, l’isolation des bâtiments, voire dans une moindre mesure le photovoltaïque auraient un impact industriel en France sans commune mesure avec la solution éolienne principalement faite d’importation massives.
La France, en favorisant de soutenir la pire filière énergétique, condamne simplement la France au sous- développement énergétique et au gâchis de ses ressources, à commencer par les ressources financières de l’Etat. Gravissime situation !

dimanche 27 novembre 2011

UNE SUBVENTION D'ETAT DE 15 MILLIONS D'EUROS POUR LE CENTER PARCS

Jean-Pierre Raffarin en a reçu la confirmation écrite mercredi dans un courrier signé par Nicolas Sarkozy. L'État apportera au Conseil général de la Vienne « un soutien exceptionnel de 15 millions d'euros au total sur trois ans », pour accompagner la création du Center Parcs de la Vienne. Les premières enveloppes seront versées « dès le début de la fin de réalisation du projet, soit de 2013 à 2015 ».
Ce coup de pouce de l'État intervient après plus d'un an de contact. Le dossier déposé en août 2010 mettait notamment l'accent sur la création d'emplois. « Où y a-t-il des projets de cette envergure ? » souligne l'ancien Premier ministre. L'argument a fait mouche : « Porteur de plus de mille emplois directs et indirects, ce nouvel équipement conçu selon les meilleurs standards environnementaux sera en outre emblématique du développement durable promu par le gouvernement », écrit le président de la République, ajoutant « que dans le passé, l'État n'a jamais manqué de soutenir des projets touristiques d'une telle ampleur ».
Les modalités de versement des 15 millions d'euros feront l'objet d'une convention dont les termes seront élaborés avec la préfecture de la Vienne.

article paru dans LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE DU 24 novembre 2011

LA LETTRE DE LA FED AUX DÉPUTÉS ET SÉNATEURS

Suite à la lettre de la FED du 15 novembre adressé par courrier à tous les députés et Sénateurs , Mme le Ministre de l'Environnement est obligée de rendre des comptes.

Une question écrite a été posée par le député B. Carayon. Deux réponses ont été envoyées à la FED par les députés N. Dupont-Aignan et Jean Lasalle des Pyrénées-Atlantiques.

Les termes très durs employés dans la lettre dela FED ont reçu un écho favorable de la part des élus qui approuvent nos analyses et cautionnent notre protestation.

Les niches fiscales indues de l'éolien et les circuits financiers opaques posent de plus en plus de problèmes. La France ne peut pas s'écrouler parce que des affairistes et des utopistes ont pris le pouvoir

Hier à 18h 15 les 3700 éoliennes en fonctionnement produisaient 0,8% de l'électricité alors que la France en exportait 8%...

Il faudrait simplement que les dirigeants de notre pays sachent enfin faire une règle de 3 pour comprendre qu'ils dilapident l'argent pour rien avec l'éolien.

CE QUE LA FED A ÉCRIT AUX DÉPUTÉS ET SÉNATEURS :

"La Fédération Environnement Durable qui regroupe 788 associations vient de diffuser un
communiqué de presse : “EOLIEN : 7 MILLIARDS ANNUELS DE RACKET FISCAL". Ce
communiqué a pour objet d'attirer l'attention du public sur l'incohérence du plan d'économies budgétaires qui vient d'être annoncé par le Gouvernement et dont le montant est équivalent à la manne financière redistribuée abusivement aux acteurs d'un lobby industriel et financier dans le cadre d'une filière économique qui est et restera structurellement déficitaire et inutile.

Communiqué de presse EOLIEN : 7 MILLIARDS ANNUELS DE RACKET FISCAL

Au moment où le Gouvernement s’engage à réduire de 7 milliards d’euros les niches fiscales, la Fédération Environnement Durable rappelle que les bénéficiaires de la filière éolienne « rackettent » à eux seuls l’Etat de plus de 7 milliards par an en profitant du dispositif tentaculaire de détournement de fonds publics qu’ils ont mis en place (1). Le retour sur investissement d’une éolienne étant estimé à 7 ans, et sa durée de vie à 15 ans, ce sont des bénéfices de l’ordre de deux à trois fois l’investissement initial qui sont ainsi distribués aux promoteurs grâce aux avantages fiscaux et tarifaires qui leur sont consentis par la loi dans le cadre de privilèges exorbitants du droit commun. Alors que le Gouvernement affiche sa volonté de promouvoir des réductions équitables des niches fiscales, ces véritables paradis nationaux sont d’autant plus inacceptables qu’ils ont souvent comme prolongements des paradis fiscaux exotiques. Ils sont consentis à un petit nombre de privilégiés ayant réussi une emprise efficace sur l’appareil d’Etat par des moyens de lobbying mensonger et sont cautionnés par le Ministère de l’Environnement au détriment des contribuables et des consommateurs dans un processus d’injustice économique et sociale. Cette pratique (2) porte gravement atteinte à la crédibilité du plan de rigueur du Gouvernement et impose la suppression de ces avantages comme préalable à toute autre mesure de rigueur budgétaire.

Nous vous demandons de bien vouloir mettre toute votre compétence au service d'une cause qui a pour objet d'éviter de faire porter aux Français, et en particulier aux plus démunis d'entre eux, simultanément la lourde charge d'un endettement collectif supplémentaire et la baisse du pouvoir d'achat résultant de la hausse importante du prix de l'électricité. Nous vous remercions par avance de votre engagement.

Veuillez agréer Madame, Monsieur le Député, l’expression de ma haute considération.

JEAN-LOUIS BUTRÉ
PRÉSIDENT DE LA FED

(1) Le plan du Syndicat des Energies Renouvelables devenu plan de l’Etat prévoit dans un premier temps l’installation de 12.000 à 15 000 éoliennes (dont 3 700 sont installées à ce jour). A raison d’un investissement moyen de 3 millions d’euros par mât sur terre, d’un retour d’investissement sur 7 ans au maximum, et d’une durée de vie de 15 ans, l’Etat met à la charge du contribuable et du consommateur une charge financière totale de l’ordre de 90 à 130 milliards d’euros en 15 ans pour produire une quantité supplémentaire d’électricité de mauvaise qualité (rendement faible, aléa du vent, nécessité de production relais par des centrales à charbon ou au fuel contribuant à élever la quantité de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique). Les installations étant de plus amorties en quinze ans, les Français auront donc investi dans des installations obsolètes qu’il faudra démanteler une fois l’effort financier achevé et avant même la réalisation d’une hypothétique transition énergétique de sortie du nucléaire.

(2) Aux dispositions fiscales taillées sur mesure pour exonérer les rentes allouées aux
propriétaires fonciers bailleurs des terrains (doublement des abattements sur les revenus agricoles jusqu’à 100 000 €, exonération de taxe foncière), s’ajoute la possibilité bien plus importante pour les exploitants financiers d’échapper totalement à l’impôt sur le revenu par des dispositions fiscales détournées de leur objet (cessions rapides de sociétés exonérant les plus-values sur cession de titres de sociétés - loi Dutreil-, déduction accélérée des amortissement par des financements en crédit-bail notamment, financement aidé, etc..). Les profits résultant de chiffres d’affaires artificiellement gonflés par des tarifs réglementés (sans rapport avec le coût réel de production) et de subventions perçues de l’Etat et de collectivités locales échappent ainsi une première fois aux cascades d’impôts que devrait payer tout citoyen. Les versements de dividendes font ensuite l’objet de défiscalisation par des techniques de bénéfices consolidés, et souvent de transferts vers des sociétés situées dans des paradis fiscaux à l’étranger, ou simplement de ponctions diverses sous forme de commissions ou frais de gestion distribués de façon obscure à des personnes physiques ou morales non identifiées qui minorent la rentabilité apparente? "

LA RÉPONSE DES DÉPUTÉS

Trois députés ont déjà répondu à ce courrier pour exprimer leur accord avec les termes de la lettre de la FED, dont un qui a consécutivement adressé une question écrite au Ministre de l'Environnement.

QUESTION ECRITE AU MINISTRE PAR BERNARD CARAYON de la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, et député du Tarn :

"M. Bernard Carayon appelle l'attention du ministre de l'Environnement, de l'Ecologie, du Développement durable, des Tranports et du Logement sur le plan d'économies budgétaires qui vient d'être annoncé par le Gouvernement et dont le montant est équivalent aux moyens budgétaires et fiscaux dont disposent les acteurs industriels et financiers du secteur éolien.

Le retour sur investissement d'une éolienne étant estimé à 7 ans, et sa durée de vie à 15 ans, ce sont des bénéfices de l'ordre de deux à trois fois l'investissement initial qui sont ainsi distribués aux promoteurs grâce aux avantages fiscaux et tarifaires qui leur sont consentis par la loi dans le cadre de privilèges exorbitants.

Il lui demande sa position sur ces avantages fiscaux qui perdurent dans cette période de réduction des niches fiscales."

Que va répondre à cela Madame le Ministre ?

lundi 14 novembre 2011

COMMUNIQUÉ DE LA FED DU 10 NOVEMBRE 2011

EOLIEN : 7 MILLIARDS ANNUELS DE RACKET FISCAL

Au moment où le Gouvernement s’engage à réduire de 7 milliards d’euros les niches fiscales, la Fédération Environnement Durable rappelle que les bénéficiaires de la filière éolienne « rackettent » à eux seuls l’Etat de plus de 7 milliards par an en profitant du dispositif tentaculaire de détournement de fonds publics qu’ils ont mis en place (1).

Le retour sur investissement d’une éolienne étant estimé à 7 ans, et sa durée de vie à 15 ans, ce sont des bénéfices de l’ordre de deux à trois fois l’investissement initial qui sont ainsi distribués aux promoteurs grâce aux avantages fiscaux et tarifaires qui leurs sont consentis par la loi dans le cadre de privilèges exorbitants du droit commun.

Alors que le Gouvernement affiche sa volonté de promouvoir des réductions équitables des niches fiscales, ces véritables paradis nationaux sont d’autant plus inacceptables qu’ils ont souvent comme prolongements des paradis fiscaux exotiques. Ils sont consentis à un petit nombre de privilégiés ayant réussi une emprise efficace sur l’appareil d’Etat par des moyens de lobbying mensonger et sont cautionnés par le Ministère de l’Environnement au détriment des contribuables et des consommateurs dans un processus d’injustice économique et sociale. Cette pratique (2) porte gravement atteinte à la crédibilité du plan de rigueur du Gouvernement et impose la suppression de ces avantages comme préalable à toute autre mesure de rigueur budgétaire.

Contact presse :
JL Butré
06 80 99 38 08
Arnaud Casalis
06 11 73 93 43

(1) Le plan du Syndicat des Energies Renouvelables devenu plan de l’Etat prévoit dans un premier temps l’installation de 12.000 à 15 000 éoliennes (dont 3 700 sont installées à ce jour). A raison d’un investissement moyen de 3 million d’euros par mât sur terre, d’un retour d’investissement sur 7 ans au maximum, et d’une durée de vie de 15 ans, l’Etat met à la charge du contribuable et du consommateur une charge financière totale de l’ordre de 90 à 130 milliards d’euros en 15 ans pour produire une quantité supplémentaire d’électricité de mauvaise qualité (rendement faible, aléa du vent, nécessité de production relais par des centrales à charbon ou au fuel contribuant à élever la quantité de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique). Les installations étant de plus amorties en quinze ans, les Français auront donc investi dans des installations obsolètes qu’il faudra démanteler une fois l’effort financier achevé et avant même la réalisation d’une hypothétique transition énergétique de sortie du nucléaire.

(2) Aux dispositions fiscales taillées sur mesure pour exonérer les rentes allouées aux propriétaires fonciers bailleurs des terrains (doublement des abattements sur les revenus agricoles jusqu’à 100 000 €, exonération de taxe foncière), s’ajoute la possibilité bien plus importante pour les exploitants financiers d’échapper totalement à l’impôt sur le revenu par des dispositions fiscales détournées de leur objet (cessions rapides de sociétés exonérant les plus-values sur cession de titres de sociétés - loi Dutreil-, déduction accélérée des amortissement par des financements en crédit-bail notamment, financement aidé, etc..). Les profits résultant de chiffres d’affaires artificiellement gonflés par des tarifs réglementés (sans rapport avec le coût réel de production) et de subventions perçues de l’Etat et de collectivités locales échappent ainsi une première fois aux cascades d’impôts que devrait payer tout citoyen. Les versements de dividendes font ensuite l’objet de défiscalisation par des techniques de bénéfices consolidés, et souvent de transferts vers des sociétés situées dans des paradis fiscaux à l’étranger, ou simplement de ponctions diverses sous forme de commissions ou frais de gestion distribués de façon obscure à des personnes physiques ou morales non identifiées qui minorent la rentabilité apparente.

mercredi 9 novembre 2011

Zone de Développement Eolien sur les Montagnes du Haut Forez

En s'opposant à l'implantation d'éoliennes dans notre région, l'association APACHE avait développé des arguments éloquents, souvent réfutés par les pro-éoliens. Il ne s'agissait pourtant pas d'élucubrations. Partout en France, d'autres associations se battent pour préserver leur région contre l'invasion sauvage des machines infernales. Et ce sont toujours les mêmes arguments qui sont avancés, arguments chaque fois vérifiés là où sont déjà implantées des éoliennes. Pour exemple, ces quelques lignes rédigées récemment par une association du Haut Forez.

"Il ne s'agit non pas d'un "parc" ou d'une "ferme",
mais bel et bien d'une zone industrielle classée ICPE,
suivant le décret No 20,| 1-984, du 23.08.201 I mis en application
le 26.08.201 l, ce qui signifie installations à risques,
soumises à autorisation et inadaptées sur ce territoire..
Une électricité outrageusement subventionnée qui va faire exploser
les factures en enrichissant un promoteur privé sur le dos du contribuable.
Le cabinet d'étude est payé par le promoteur EDP Electricité du Portugal.
Une énergie intermittente et à faible rendement, non rentable
sans les subventions.

- 915 hectares de paysages saccagés et transformés en zone industrielle
- Extension envisagée du nombre de machines, pour la rentabilité
- Eloignement excessif des postes de raccordement électrique et des lieux de consommation
- Perte de la qualité de vie des habitants de ces lieux paisibles
- Nuisances sonores (vallées à forte résonance) et infrasons
- 500 mètres des habitations, distance minimum insuffisante
- Fuite des résidents secondaires qui représentent parfois, plus de la moitié de la population payant des impôts locaux
- Développement touristique incompatible avec l'implantation d'éoliennes industrielles
- Mise en péril des nombreux captages d'eau potable
- Danger pour la faune et fuite du gibier, destruction et déviation des passages migratoires
- Implantation sur les crêtes, visible de très loin, et en surplomb des habitations
- Fort impact visuel sur les Hautes Chaumes
- Dévaluation immobilière conséquente
- Pollution lumineuse jour et nuit "

mercredi 26 octobre 2011

RISQUES RÉELS DE PANNES D'ÉLECTRICITÉ CET HIVER EN FRANCE

Article publié le 26-10-11 par Le Nouvel Observateur avec AFP

"Il existe une menace réelle sur la continuité de la fourniture électrique pendant l'hiver 2011-2012 et les hivers suivants", prévient le cabinet de conseil Capgemi.

L'arrêt de réacteurs nucléaires allemands représente une "menace réelle" de pannes d'électricité cet hiver en France, avertit le cabinet de conseil Capgemini dans son étude annuelle sur l'énergie en Europe publiée mercredi 26 octobre.
"Il existe une menace réelle sur la continuité de la fourniture électrique pendant l'hiver 2011-2012 et les hivers suivants car les pointes de consommation augmentent d'année en année", souligne la société française de services dans son "Observatoire européen des marchés de l'Energie" de 85 pages.

Exportatrice d'électricité durant presque toute l'année, la France est néanmoins importatrice lors des grands pics quotidiens l'hiver - notamment autour de 19h.
Les pannes ? "Ce n'est pas sûr" A cause du chauffage électrique, l'Hexagone est aussi le pays d'Europe dont la consommation augmente le plus par grand froid : pour chaque degré de température extérieure en moins, 2.300 mégawatts de puissance supplémentaire sont nécessaires, soit plus de deux réacteurs nucléaires, selon le transporteur d'électricité RTE.

"Les hivers froids, comme ça a été le cas l'hiver dernier, on a importé jusqu'à 8.000 mégawatts, essentiellement d'Allemagne. Or cette énergie ne sera plus disponible", dit Colette Lewiner, directrice internationale du secteur de l'énergie chez Capgemini.
L'Allemagne sera importatrice nette d'électricité cet hiver en raison de l'arrêt de huit de ses 17 réacteurs décidé au printemps dans la foulée de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon.

"Est-ce que pour autant on aura des pannes, ce n'est pas sûr, heureusement. Ca va dépendre du froid, du fonctionnement des réacteurs nucléaires en France, qui s'est beaucoup amélioré, de la disponibilité des moyens de production ailleurs, je pense par exemple que l'Allemagne fera plus tourner ses centrales à charbon", souligne l'experte.
"On est dans un contexte inquiétant" Avant d'être contraint à d'éventuelles coupures maîtrisées, RTE peut encore recourir à des contrats d'effacement auprès de clients industriels ou lancer des appels au civisme comme c'est déjà le cas en Bretagne, une des régions les plus difficiles à alimenter électriquement.

"Mais on est dans un contexte qui est plus inquiétant", dit-elle, en soulignant que l'Allemagne et la Belgique sont avec la France les plus exposées. RTE, en charge des lignes à haute tension, doit présenter son propre état des lieux sur cette question avant le 10 novembre, a-t-on appris auprès de la filiale d'EDF. Une étude au niveau européen de l'Association européenne des gestionnaires de réseaux (Entso-E) sera également présentée fin novembre.

Le Nouvel Observateur – AFP

mardi 18 octobre 2011

EOLIENNES ET ENERGIES RENOUVELABLES : LA QUADRUPLE FAUTE

Article d'Arnaud Casalis dans la revue LES ECHOS

Une politique énergétique vertueuse devrait assurer efficacités économique, sociale, environnementale et morale. En s'engageant massivement dans la filière éolienne, le Gouvernement commet une quadruple faute. Cette faute aura pour conséquence que la France aura raté l'opportunité d'une transition énergétique réussie tout en payant ses erreurs au prix fort.

Ou quelques mots de vérité à Madame la Ministre dite de l’Environnement avant son tour de France en faveur des intérêts des promoteurs d’éoliennes.
S’il est assurément indispensable de concevoir une politique énergétique qui anticipe les besoins de l’avenir, il n’est pas moins indispensable de concilier certains impératifs pour que cette politique soit vertueuse. Et par politique vertueuse, entendons que la vertu soit celle que caractérisent des critères d’efficacités économique, sociale, environnementale et morale.

1) La vertu économique serait celle qui créerait les conditions d’un enrichissement collectif et d’une élévation du niveau de vie pour s’adapter à l’évolution des besoins énergétiques, financiers et commerciaux du pays tout en y créant des emplois. On connaît les besoins énergétiques de la France. Dans un pays en crise et bientôt probablement en récession, la priorité n’est pas d’accroître coûte que coûte une production d’électricité, mais d’apprendre à gérer des ressources rares et à en optimiser la consommation. De la réduction des gâchis, si évidents dans notre société, il pourrait résulter une réduction des dépenses publiques, donc de l’endettement national, une réduction des importations d’énergie fossile et donc du déficit de la balance commerciale, et l’apparition de métiers nouveaux répartis sur tout le territoire, dès lors qu’existerait une volonté d’aider nos entreprises à répondre aux besoins du consommateur.

Las !

En choisissant d’affecter l’essentiel des ressources financières à la seule filière éolienne, à hauteur de 40 à 80 milliards d’euros en 10 ans, le Gouvernement fait exactement le choix inverse : celui de d’augmenter la production énergétique inutile, celui d’importer massivement du matériel étranger, celui d’asphyxier les finances publiques par le creusement d’un déficit déjà abyssal et celui de renoncer aux emplois utiles par le subventionnement d’emplois dans d’autres pays.

2) L’efficacité sociale devrait consister à créer des emplois, à améliorer ou à sauvegarder le pouvoir d’achat des citoyens, et à améliorer le cadre et la qualité de vie. Las ! Alors que le jeu normal de la concurrence entre filières énergétiques devrait conduire à trouver des solutions à moindre coût pour le consommateur, à commencer par la bénéfique mise en œuvre des techniques d’économies individuelles d’énergie (isolation des bâtiments existants, pompes à chaleur) ou l'optimisation des dépenses des collectivités locales, les énergies renouvelables sont utilisées comme
prétexte à une intense politique de majoration des prix.

Ce n’est pas en triplant le coût de l’électricité produite (éoliennes terrestres) ou en le quintuplant (éoliennes en mer) que l’on améliorera le pouvoir d’achat. Aux tarifs réglementés outrageusement gonflés pour bénéficier aux promoteurs s’ajoutent dorénavant les taxes dissimulées comme la volontairement mal nommée « contribution au service public d’électricité ». Le choix du tout éolien n’est rien d’autre que la prédation organisée du consommateur déjà pratiquée par ceux des acteurs de l’économie qu’enrichissent de simples prélèvements automatiques sur les comptes bancaires des particuliers. Si les fins de mois n’en seront que plus difficiles, ce ne sera paradoxalement que pour infliger à certains une détérioration sans précédent de leur qualité de vie en leur imposant les nuisances de milliers d’aérogénérateurs.

3) Pour le moins s’attendrait on à ce que le bénéfice écologique soit incontestable : progrès dans la préservation du cadre naturel, réduction des gaz à effets de serre, limitation du halo lumineux, aide à la sauvegarde de la faune et de la flore. Las ! On a déjà assez dit à quel point les éoliennes ne sont que le massacre organisé de ce que l’environnement a de plus précieux : la destruction inconsidérée des plus beaux sites et des paysages, des fouilles sans précédent du sous-sol et la destruction des nappes phréatiques ou du milieu marin. Quant à l’accroissement des pollutions chimiques, il est indirect par le recours systématique à une électricité produite par ce qui reste d’énergie fossile polluante comme en Allemagne (premier émetteur de gaz à effet de serre d’Europe !) pour combler le déficit de rendement des aérogénérateurs, ou l’utilisation d’anti-fooling et d’huiles mécaniques en mer pour l’entretien des machines.

Ceci pour produire de l’électricité brûlée à illuminer la terre de jour comme de nuit d’un constant halo lumineux conduisant à la perdition finale de la diversité aviaire, le broyage par les pales d’éoliennes d’espèces pourtant protégées achevant ce cycle mortifère. A l’évidence, on peut mieux faire en matière d’écologie ! A ce désastre, on doit ajouter la très probable perdition d’un ou de pétrolier(s) dans les zones d’exploitation d’éoliennes prévues en Manche. S’agissant du rail de trafic maritime le plus dense et le plus dangereux au monde, le naufrage de nouveaux Torrey Canyon ou Amoco Cadiz souillant irrémédiablement les cotes de la Mer du Nord à l’Atlantique est une quasi certitude et sera d’autant plus catastrophique que seront impossibles les interventions de sauvetage dans un site miné de piliers monumentaux.

4) Au moins, peut-on penser, la morale est sauve qui veut que les éoliennes évitent au monde la pénurie d’énergie. On aurait pu concevoir un grand débat national sur la diversité possible des solutions et consulter le peuple dans la plus grande transparence sur ses aspirations et la recherche des meilleures solutions. Las ! Par de multiples procédés, et sous la pression d’un unique lobby, les décisions ministérielles successives ont systématiquement fermé les voies d’une exploration rationnelle des solutions qui conduiraient à une production énergétique pérenne et respectueuse de l'environnement.

Exit les économies d’énergie, la biomasse, le réaménagement vertueux du territoire ! Si le démarchage commercial systématique des communes a précédé l’enrichissement de bien des élus après des implantations d’éoliennes, c’est parce que les pratiques les plus condamnables ont été utilisées. Ce n’est pas le fait du hasard, mais plutôt celui de l’ombre, si les tarifs réglementaires les plus élevés ont été attribués par l’Etat aux promoteurs pour subventionner massivement une filière structurellement déficitaire après avoir obtenu des avantages fiscaux taillés sur mesure. Et ce n’est pas par hasard si les ministres successifs de l’environnement font donner la voix de leurs services et ont mis sous coupe réglée les 24 préfets de région pour assurer les promoteurs de l’assistance sans faille d’un Etat pourtant au service de tous. Enfin, c'est aussi à l'issue d'un lobbying intense à la Commission Européenne qu'a été élaborée une directive sur les énergies renouvelables pour être ensuite dévoyée en France par un ancien ministre de l’environnement réputé « proche des milieux d’affaires ».

Cette approche condamne les énergies renouvelables vertueuses au profit exclusif de celles qui ne le sont pas. Alors que les rares emplois induits par les éoliennes sont la plupart précaires ou délocalisés, et que déjà ont disparu plusieurs entreprises françaises citées un temps comme des modèles de création, l’annonce d’un million d’emplois par l'actuelle ministre ne peut-être que relever de l’incompétence ou de la fausseté. Rarement le débat dans la République aura été pareillement tronqué et la démocratie bafouée par la corruption des moyens.

Alors oui, en optant pour un modèle économique du tout nucléaire qui ne dit pas son nom et en tentant de le dissimuler au prix fort, le Gouvernement et ceux qui le soutiennent (y compris en se prétendant dans son opposition) commettent une faute majeure. Car cette faute est quadruple : économique, sociale, environnementale et morale. Elle condamne la France à la ruine et à rater le train des opportunités d'une économie inventive de solutions et d'emplois futurs.

Madame le Ministre de l’Environnement, la dénomination de votre ministère ne précise pas son objectif. Au moment où vous entreprenez un tour de France de soutien exclusif aux intérêts des promoteurs industriels et financiers de l’énergie éolienne, confirmez nous s’il vous plaît que votre ministère est bien celui de la défense de l’environnement et non celui de son anéantissement ! Merci.

Arnaud Casalis

mercredi 5 octobre 2011

UNE SAGE DÉCISION EN AVEYRON





Tous les préfets n'appliquent pas bêtement les encouragements de l'Etat à planter des éoliennes à tous vents, comme en atteste la copie ci-jointe d'un refus de permis de construire dont les motivations sont bien honorables. Bonne nouvelle pour nos amis aveyronnais qui, par ailleurs, sont déjà bien pollués en matière d'éoliennes !

lundi 3 octobre 2011

LINKY : LE NOUVEAU COMPTEUR QUI CRÉE DES TENSIONS

Il faudra désormais s'habituer à la présence dans les foyers français de Linky, le nouveau compteur électrique "intelligent" d'ERDF, la filiale d'EDF chargée de la distribution du courant. Le ministre de l'industrie Eric Besson a annoncé, mercredi 29 septembre, l'installation généralisée de ces boîtiers fluos entre 2014 et 2020. L'objectif du dispositif, imposé par une directive européenne : connaître en temps réel sa consommation d'électricité, et pouvoir en conséquence mieux la maîtriserpour faire des économies. "Ce nouveau compteur va faciliter la vie des Français et leur permettre d'être acteurs de leur consommation", a assuré Eric Besson.

Mais la mise en place de Linky, considérée comme le "plus important déploiement au monde de compteurs communicants", est loin de faire l'unanimité. La décision a provoqué une levée de bouclier des associations de consommateurs. Ainsi, Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) estime que Linky ne "répond pas aux exigences de transparence pour les consommateurs". Mêmes réserves du côté des collectivités locales, qui redoutent un verrouillage du marché de la distribution électrique.

Quel coût pour le consommateur ?

Au total, près de 35 millions de foyers français devraient être équipés de ces compteurs intelligents. Un vaste chantier évalué à 4,3 milliards d'euros, mais qui n'aura "pas d'impact" sur la facture du particulier, selon le gouvernement. Les surcoûts liés aux nouveaux compteurs doivent en effet être intégralement pris en charge par ERDF. Le groupe estime que cette somme sera amortie par les gains de productivité dégagés notamment par l'arrêt des déplacements de ses agents pour inspecter les compteurs.

"Mais tôt ou tard, le coût de [Linky] va être répercuté dans le tarif d'acheminement de l'électricité, et donc se retrouver sur la facture, qui sera alors augmentée de 1 à 2 euros par mois", redoute Grégory Caret, directeur d'études chez UFC – QueChoisir, interrogé par La Croix. Les associations de défense des consommateurs craignent en effet une augmentation du tarif d'utilisation du réseau public d'électricité (Turpe), ce tarif méconnu qui rémunère les acteurs du secteur électrique. "Il faudra rester très vigilant pour voir s'il n'y a pas d'augmentation, car ce n'est pas exclu qu'ERDF joue sur ce tarif pour répercuter à long terme les coûts d'installation des compteurs", explique le délégué général de CLCV.

Les associations soulignent aussi la mauvaise évaluation du coût de l'appareil. Selon ERDF, le prix du compteur s'élèverait à 120 euros, pose incluse. Mais la fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) l'évalue plutôt à 240 euros. Un coût de toute façon élevé si on le compare à celui des appareils développés à l'étranger. En Italie, il est facturé 80 euros l'unité.

Linky peut-il vraiment modifier la consommation électrique des foyers ?
Expérimenté depuis 2010 à Lyon et en Indre-et-Loire, Linky est "un succès" selon Eric Besson. "Les résultats techniques de l'expérimentation ont été très bons : seuls 0,7 % des compteurs ont fait l'objet de réclamations", affirme ainsi le ministre de l'industrie. Mais si "techniquement, le projet pilote est valide", il n'a eu que "très peu d'effets" sur la consommation des ménages, estime Jean-Luc Dupont, président du Syndicat intercommunal d'énergie d'Indre-et-Loire. Selon une étude réalisée auprès de 150 collectivités du département et de quelque 1 500 foyers,"pour 90 % des consommateurs, l'arrivée de Linky n'a rien modifié dans leurs pratiques." Un constat qui pose la question de l'efficacité du nouvel appareil.

"Contrairement à l'engagement pris dans la loi Grenelle 1, les compteurs communicants ne permettent pas aujourd'hui aux consommateurs de mieuxconnaître leur consommation d'énergie en temps réel, et ainsi de la maîtriser",affirme dans un communiqué l'association UFC-Que Choisir. Première explication à ce manque d'information : pour plus de la moitié des foyers, le compteur Linky est situé à l'extérieur du domicile, "à l'entrée d'un lotissement par exemple, sur le seuil d'un appartement voire même au sous-sol dans un immeuble" explique Thierry Saniez. Une disposition qui empêche le particulier d'avoir accès aisément à sa consommation, et constitue "un frein considérable" pour mettre en place de nouvelles pratiques énergétiques.

En outre, même lorsqu'il est aisément accessible au sein même du domicile, Linky "ne permet pas d'obtenir d'informations sur la réalité de la consommation", se plaignent les associations. Les données fournies par le boîtier ne sont pas"qualitativement suffisantes" pour permettre de faire évoluer les pratiques énergétiques, affirme Thierry Saniez. Des relevés quotidiens seront désormais disponibles, mais pas détaillés en fonction des périodes de la journée. "Les gens apprennent donc qu'ils ont consommé tant le lundi, mais ça ne les avance pas à grand-chose. Tandis que s'ils savaient combien ils ont consommé le lundi matin, le lundi après-midi, le lundi soir, ils pourraient comparer ces informations avec les grilles tarifaires, et modifier leurs pratiques en fonction des heures creuses et des heures pleines", explique le représentant de la CLCV.

Les associations redoutent que ces informations détaillées ne soient fournies qu'en cas de souscription d'un service payant proposé par la suite. EDF a ainsi déjà testé une formule de services payants facultatifs liés à Linky, explique Le Figaro. L'abonnement, facturé 3,50 euros par mois, permet aux consommateurs d'accéderà un espace personnel et sécurisé via Internet, "où ils peuvent visualiser leur consommation, en euros, en kWh, et en CO2, comparer consommation réelle et consommation prévisionnelle..." Un service qui va à l'encontre même des objectifs de Linky, affirme Thierry Sanier : "On se retrouve dans une situation où on aura effectivement une information gratuite, mais inutile, et où il faudrait payer pourobtenir ce pour quoi Linky a été lancé."

Internet et sécurisation des données Toutes les informations communiquées par Linky se font dans "une logique numérique", et sont donc consultables sur Internet, via son espace client. Ce qui introduit "une logique discriminatoire" pour Jean-Luc Dupont, président du syndicat intercommunal d'énergie d'Indre-et-Loire. "Le fait que tout passe par Internet vahandicaper des franges entières de la population, qui n'ont pas d'accès numérique soit pour des raisons financières, soit pour des raisons pratiques. Or, ce sont au contraire les populations plus pauvres qui auraient besoin de ces informations détaillées pour pouvoir faire des économies d'énergie", explique l'élu d'Indre-et-Loire.

Autre source d'inquiétude, la sécurisation des données. "La mise en place de ces compteurs électriques intelligents impliquera la collecte d'informations détaillées sur notre consommation électrique, ce qui pose des problèmes de respect de la vie privée", explique la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) sur son site. "Les informations de consommation d'énergie transmises par les compteurs sont très détaillées et permettent de savoir beaucoup de choses sur les occupants d'une habitation, comme leur horaire de réveil, le moment où ils prennent une douche ou bien quand ils utilisent certains appareils (four, bouilloire, toaster...)", explique la Commission, qui promet d'être vigilante sur la sécurisation de ces données et leur confidentialité.

Monopole sur la distribution électrique La fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) s'est également fendue d'un avertissement, et voit d'un mauvais œil l'arrivée de Linky dans les foyers. Dans l'Hexagone, depuis 1906, les réseaux de distribution électrique ainsi que les compteurs appartiennent en effet aux collectivités locales, ERDF n'étant jusqu'à présent que le principal concessionnaire (exploitant). Des concessions limitées dans le temps, qui permettent, lorsqu'elles arrivent à échéance, de renégocier les tarifs à la baisse pour les collectivités locales.

Linky risque de bouleverser la donne. Pour qu'ERDF prenne en charge le financement de l'installation généralisée des nouveaux compteurs, l'entreprise prévoit d'amortir ses dépenses sur vingt ans. "Le modèle économique de Linky repose donc sur le fait de garantir à ERDF pendant vingt ans la concession des compteurs", explique Jean-Luc Dupont. Or "la nouvelle directive européenne sur les concessions de services impose l'ouverture à la concurrence, y compris dans l'énergie", poursuit l'élu. Le ministre de l'industrie Eric Besson a reconnu qu'il y avait là un blocage, mais a affirmé que les négociations étaient en bonne voie avec la Commission européenne.
Charlotte Chabas

Article paru dans LE MONDE le 30 septembre 2011

mercredi 28 septembre 2011

POUR UN DROIT CITOYEN AU SILENCE

Le bruit déborde de partout. Ses ravages suscitent une inquiétude croissante. Un programme international d'études d'impact pour évaluer le bruit dans les océans vient d'être lancé (Le Monde du 3 septembre). Un ouvrage récemment paru, Le Son comme arme, les usages militaires et policiers du son (La Découverte, 180 p., 16 euros), qui décrit
les capacités dévastatrices des impulsions acoustiques, note qu'aujourd'hui "l'espace sonore est sommé de se plier à la raison sécuritaire et commerciale".

Même inquiétude, plus générale, en ce qui concerne notre vie quotidienne. Il a fallu attendre décembre 1992 pour l'inscription dans le code de l'environnement d'une loi relative à la lutte contre le bruit, et quinze ans de plus pour la présentation d'un rapport parlementaire sur la question. L'un des intérêts majeurs de ce dernier réside dans l'attention qu'il accorde à tous les bruits, sans se limiter à l'approche centrée sur les transports et le travail. Soucieux de favoriser "un certain art de vivre ensemble dans un espace sonore harmonieusement partagé", il formule dix-neuf propositions, dont quatre sont consacrées aux bruits de voisinage, cause de souffrance pour 20 % des Français.

Parmi ces nuisances dominent la musique amplifiée, le volume des postes de télévision et de radio, les bruits de chantiers, les aboiements, les pétarades de cyclomoteurs, les conversations la nuit aux terrasses des cafés, qu'il faudrait compléter - inventaire non exhaustif - par les tondeuses, élagueuses, souffleurs de feuilles, par les taille-haies, les éoliennes, les rave-parties, les canons effaroucheurs d'oiseaux à la campagne, par les avions de tourisme, les hélicoptères, les dameuses de neige, les hors-bord, les jet-skis sur les côtes, outre les excès phoniques de toute nature qui polluent l'espace urbain jusqu'à contaminer désormais le silence des hôpitaux et des cliniques.

Les propositions du rapport parlementaire portent pour l'essentiel sur l'information du public, l'éducation des jeunes à l'école, la médiation entre particuliers, avec la création de "référents bruit" dans la police et la gendarmerie, et, globalement, sur l'application de la législation en vigueur. L'expérience prouve que les forces de l'ordre se montrent peu disponibles pour se déplacer à l'occasion de plaintes liées au bruit.

Ces propositions de bon sens déboucheront peut-être sur quelques progrès, mais, dans les faits, elles s'apparentent à des voeux pieux. En témoigne l'échec de la réglementation relative à la neutralisation phonique des engins de chantiers : pour s'en convaincre, il suffit de marcher dans les rues ou d'ouvrir sa fenêtre. Malgré ses qualités, le travail de la mission parlementaire ne changera donc strictement rien, ou pas grand-chose, à la situation actuelle, faute de propositions énergiques.

Le rapporteur le député UMP, Philippe Meunier, plaide pour l'application du principe "pollueur payeur" en matière de pollution sonore comme pour les pollutions industrielles. Il a entièrement raison. Mais alors il faut en tirer, comme pour les pollutions industrielles, toutes les conséquences. Or l'énoncé de ce principe ne s'accompagne d'aucun projet d'action qui soit à la hauteur des ravages observés.

Il est impératif, par exemple, d'oeuvrer avec les industriels à la disparition des engins de jardinage aussi bruyants que polluants. Il en va de même pour les outils de bricolage, et plus encore pour les engins de travaux publics, y compris pour les méthodes de construction d'immeubles et de bâtiments divers.

Ce serait agir dans l'intérêt des ouvriers autant que du voisinage. Autre exemple : qu'attend-on pour engager une vaste opération de sensibilisation du public contre les méfaits du bruit et pour le droit au silence comme on sait le faire pour d'autres causes, sécurité routière, tabac, alcool, etc. ? Le rapport en mentionne la nécessité sans insister. C'est très regrettable. Il eût été également opportun de prévoir un calendrier pour la mise en oeuvre des propositions avancées, qui se limitent finalement à de simples suggestions.
On ne peut plus laisser les nuisances sonores accroître leur emprise. Problème de santé publique, sans aucun doute.

Mais pas seulement : une société esclave du bruit entretient une relation étroite avec la violence. Elle favorise les incivilités tout en aiguisant la véritable souffrance, le plus souvent dédaignée, voire méprisée, des personnes qui subissent ces nuisances. Elle nourrit les antagonismes de la vie courante. La crise financière, avec, à la clé, l'aggravation du chômage et des tensions sociales, ne peut qu'accentuer le phénomène.

En second lieu, la société du bruit va à contre-courant de cette société de la connaissance où se joue d'ores et déjà la prospérité du pays. A titre indicatif, le rapport note la forte entrave que constitue, pour les jeunes qui étudient, un environnement bruyant. La remarque vaut pour toutes les formes de travail intellectuel. Comment concilier l'étude et le raffut, le savoir et le vacarme ?

Enfin, il serait temps qu'on reconnaisse effectivement à chaque citoyen le droit à la tranquillité sonore que lui reconnaît déjà le code de la santé publique, de même que la Constitution lui reconnaît le droit à la sécurité. Aussi est-il indispensable que la lutte contre le bruit figure parmi les enjeux du débat à l'occasion de la prochaine élection présidentielle.

Jean-Michel Delacomptée, écrivain et essayiste

ARTICLE PARU DANS LE MONDE DU 26 SEPTEMBRE 2011

lundi 19 septembre 2011

L'éolien terrestre est un paradis fiscal

« Paradis fiscal » évoque souvent une île tropicale lointaine. Mais il y a
aussi, sur le territoire français, des « paradis fiscaux », c’est-à-dire des
« niches » tellement vastes que des entrepreneurs intéressés trouvent
place pour s’y protéger. Le mouvement "anti-éolien" demande ici leur
démantèlement.



En cette période de rabotage des niches fiscales, il est d'usage pour les partisans de
l'éolien terrestre de considérer que le secteur n'est pas concerné : le soutien à l'éolien, disent-ils, réside dans le tarif du rachat de l'électricité éolienne et la fixation de celui-ci fait l'objet de procédures différentes n'ayant rien à voir avec la revue des « niches ».
Jean-Louis Bal , nouveau président du Syndicat des énergies renouvelables, estime ainsi
que "les entreprises ne seront pas touchées" par le "rabotage" des avantages fiscaux du Grenelle.

Pourquoi ? En dehors du tarif de rachat - d'ailleurs très abusif -, des dispositions fiscales particulières font de l'éolien terrestre un « paradis fiscal ». Il n'est pas délocalisé dans une île exotique : c'est un « paradis franco-français ».

L'examen des mesures gouvernementales auquel vont se livrer les parlementaires ne
doit pas se contenter de raboter les avantages fiscaux consentis aux particuliers
lorsqu'ils procèdent à des travaux favorables au développement durable. Il doit
« déconstruire » totalement l'ensemble de la fiscalité lorsqu'elle est à l'évidence taillée sur mesure pour avantager quelques acteurs économiques.

Par quelques lois, l'Etat a consenti des avantages particuliers à une poignée insignifiante de bénéficiaires (cinq ou six grandes entreprises, quelques dizaines de promoteurs et une infime minorité d'agriculteurs). Il s'agit de véritables lois d'exception quasi-féodales qui instituent de vrais privilèges et dont le poids pèse sur tous les citoyens et apparait encore plus choquant aujourd'hui qu'hier, dans un contexte de traque aux économies budgétaires.

L'articulation entre eux de ces avantages exorbitants du droit commun confère à cette
industrie une rentabilité exceptionnelle qui en fait une bulle spéculative.

La liste des avantages est très longue. On la trouvera dans le rapport que la FED avait
remis à la commission mixte du Grenelle de l'Environnement et qu'elle tient à disposition de chacun. M. François d'Aubert, chargé auprès de Mme Lagarde d'une mission
d'information sur les paradis fiscaux avait dit que l'effet des mesures fiscales dérogatoires dénoncées serait chiffré par le ministère : cela, selon nos informations, a effectivement été fait mais les chiffres n'ont jamais été rendus publics, sans doute parce qu'ils étaient trop éloquents. Peut-être serait-il temps de publier ce chiffrage !

Il y a des dispositions fiscales pour tout le monde.

D'abord à l'usage des promoteurs : elles favorisent la création d'une multiplicité
d'entreprises à capitaux fermés, voire familiaux, avec une incitation accentuée aux
projets en milieu rural. Les cessions peuvent facilement être exonérées d'impôt sur les
plus-values par la création d'une société holding familiale. Les produits de cession
peuvent être replacés dans les mêmes conditions en créant un effet « boule de neige ».
Le coût des éoliennes est totalement déductible du revenu en douze mois alors qu'il
devrait l'être sur la durée de vie estimée à quinze ans.

Il y a des dispositions fiscales à l'usage des agriculteurs, qui favorisent les propriétaires et exploitants fonciers en leur offrant des perspectives de rentes supplémentaires à leur activité agricole. Enfin, il y en a pour les investisseurs non exploitants.

C'est tout cycle financier des éoliennes qui est intégré dans la défiscalisation. La filière éolienne est organisée pour être une économie défiscalisée et spéculative bien plus qu'une filière énergétique

L'importance des aides à cette filière est d'autant plus paradoxale que, pour la France, cette filière est peu créatrice d'emplois, stérile en innovation, commercialement déficitaire et nuisible au potentiel touristique. Elle accentue le déficit budgétaire de l'Etat en asséchant les possibilités de soutien à d'autres pans de l'économie nationale.

Arnaud Casalis - article paru le 15/09/2011 dans la revue économique L'EXPANSION

vendredi 26 août 2011

Un ornithologue étudie l'impact des éoliennes sur les oiseaux

Si l'énergie éolienne est moins polluante que d'autres, elle a aussi des conséquences négatives pour l'avifaune et d'autres groupes d'animaux qu'on n'évoque jamais (insectes, araignées) : elle perturbe notamment la circulation aérienne des organismes vivants ejusqu'à 250 m de hauteur.
Son développement en France était encore y a peu moins important que dans les pays voisins, mais les autorités ont décidé de rattraper ce retard et les projets se multiplient désormais, avec souvent une indifférence totale concernant les impacts écologiques. Le principe de précaution préconisé par l'article 5 de la Charte de l'Environnement (qui a valeur constitutionnelle) est souvent oublié.
Dans le cadre de l'installation d'un parc d'éoliennes sur la commune d'Houdain-lez-Bavay dans le Nord, Jean-Charles Tombal, ornithologue au Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN), a réalisé une étude d'impact ornithologique indépendante afin d'apprécier les niveaux de risques de la dégradation écologique programmée dans un rayon de 50 km autour du site prévu, un secteur où vivent des espèces rares comme le Grand-Duc d'Europe, le Faucon pèlerin ou la Cigogne noire. Il propose une méthode qui pourrait être utilisée avant d'autres projets éoliens.

L'auteur

Ornithologue scientifique, membre de nombreuses associations nationales et régionales (dont le Groupe Ornithologique du Nord) et membre de Conseils Scientifiques Régionaux, j'étudie méthodiquement les oiseaux de la région Nord-Pas-de-Calais et de ses abords depuis plus de 40 ans.
J'ai publié de nombreux articles et coordonné la réalisation de l'Atlas régional des oiseaux nicheurs (période 1985-1995) ainsi que l'enquête "Oiseaux" du 15 novembre au 28 février sur la période 2005-2010.
J'étudie particulièrement l'avifaune des milieux forestiers, cultivés et industriels (friches, carrières). Grâce à la protection acquise dans les années 1970, les prédateurs, qui avaient complètement disparu de nos écosystèmes depuis le milieu des années 1960, retrouvent des populations inattendues : j'étudie le phénomène depuis son amorce.
Je ne néglige pas pour autant les oiseaux communs et je réalise des comptages systématiques sur 118 points depuis 1990 selon la méthodologie internationale standardisée. Je fais ces recherches principalement sur les espaces de grande culture dont l'évolution des populations nicheuses m'est ainsi bien connue.

Des inquiétudes croissantes

Depuis quelque temps, mon attention a été attirée par la multiplication de projets éoliens dans le sud-est de la région Nord-Pas-de-Calais. De nombreux articles de presse évoquent ce sujet qui divise les habitants.

Plusieurs responsables d'associations m'ont contacté et ont sollicité mon avis à propos des "zones de développement éolien". La prolifération de parcs gigantesques en Belgique et en Picardie, ainsi que l'installation de nombreux mâts de mesure du vent par les promoteurs aggrave les inquiétudes.

Un parc a déjà été édifié près de chez moi, ce qui me permet d'apprécier les impacts écologiques dans une zone de grande culture que je connais parfaitement. Les premiers résultats sont alarmants, non seulement pour les oiseaux, mais aussi pour des groupes faunistiques qu'on n'évoque jamais (insectes, araignées). Je pense qu'il est de mon devoir d'ornithologue "chevronné" de vous faire part de mes vives inquiétudes quant au choix de certains sites, totalement inappropriés à l'édification de parcs éoliens industriels. Nous allons vers une régression ornithologique majeure. Elle sera progressive, mais profonde (à lire sur Ornithomedia.com : L'énergie éolienne serait une menace pour la biodiversité).

J'essaie ci-après de vous expliquer pourquoi. Je propose également une méthodologie pour la réalisation d'études qui respectent réellement le principe de précaution.

La dégradation de l'écosystème aérien

En raison de leur mode de fonctionnement, les éoliennes sont des installations industrielles très particulières dont le principal impact écologique est de dégrader la qualité de la circulation aérienne des organismes vivants dans les strates situées entre le sol et 250 m d'altitude. Ces strates sont celles qui sont le plus utilisées toute l'année, jour et nuit, par les oiseaux dans leurs différents types de déplacements. Là où on édifie des éoliennes, les oiseaux ne peuvent plus circuler "librement", c'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus choisir ni l'itinéraire ni la strate où leur vol serait le mieux adapté aux caractéristiques momentanées de l'air (température, force et direction du vent, visibilité).

Les oiseaux sont obligés d'improviser des vols "d'évitement", soit latéraux, soit verticaux. Un effort "artificiel" leur est donc imposé. Les oiseaux affectés ne sont pas seulement ceux qui nichent dans le secteur mais tous ceux qui sont amenés à utiliser l'espace aérien local pour leurs déplacements, de quelque nature qu'ils soient. Il s'agit d'une dégradation permanente, comme l'est celle provoquée par l'édification d'une autoroute, qui perturbe en permanence les espaces terrestres qu'elle traverse ainsi que l'espace aérien qui les domine sur une hauteur d'environ 25 m.

J'ai eu l'opportunité de mesurer les effets de cette dégradation de l'espace aérien en étudiant les répercussions de l'installation d'un petit ensemble de quatre éoliennes (plus une isolée) à proximité de mon domicile il y a un peu plus d'un an.

Le milieu concerné est une zone de cultures située à la limite du Cambrésis et de l'Avesnois. Avant l'implantation des éoliennes, les espèces remarquables suivantes étaient notées : En période de reproduction, les trois espèces de busards (des roseaux, Saint-Martin et cendré) nichaient, avec un effectif de cinq couples lors des meilleures années pour l'ensemble de la zone (cinq km sur cinq km). La Perdrix grise (Perdix perdix) était abondante (grâce à une bonne gestion des chasseurs) et la Caille des blés (Coturnix coturnix) régulière. Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), dont un couple niche sur un pylône d'une ligne à haute tension située à cinq km depuis plusieurs années, venait parfois chasser dans le secteur. En période internuptiale (automne, hiver, premier printemps), des groupes de Vanneaux huppés (Vanellus vanellus), de Pluviers dorés (Pluvialis apricaria), de Laridés, de Corvidés, de Pigeons ramiers (Columba palumbus), d'Etourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris), se montant à des centaines d'individus, parfois des milliers, attirant des prédateurs comme le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), les Faucons pèlerins, émerillons (Falco columbarius) et hobereaux (Falco subbuteo) et le Hibou des marais (Asio flammeus).

Toute l'année, des oiseaux non cantonnés transitaient par la zone pour leurs activités biologiques et comportementales (collecte de nourriture, rassemblements pour le repos, la toilette, la communication). Plus la distance à parcourir était importante (elle peut atteindre 50 km), plus la hauteur de vol était élevée (jusqu'à 250 m).

Les conditions atmosphériques influent notablement sur la hauteur de vol et les oiseaux utilisent la strate la plus efficace pour le type de trajet à réaliser. En période de migration, comme dans n'importe quel endroit de la région, la zone est survolée par des millions d'oiseaux. Les déplacements se font essentiellement de nuit et à grande hauteur (plus haut que 250 m). Par nuit claire (pleine lune), on peut les observer et constater qu'ils volent vraiment haut. De jour, les passages se font souvent à une altitude plus réduite et les migrateurs sont visibles. J'ai personnellement observé toutes les espèces qui passent habituellement dans la région. L'éloignement de la mer fait que certaines espèces sont plus ou moins rares.

La présence de plusieurs plans d'eau et d'une vallée dans un rayon de cinq km amène parfois certaines troupes migratrices à voler plus bas (Cygnes tuberculés ou Cigognes blanches par exemple). Suite à l'installation des quatre éoliennes alignées selon un axe NNW-SSE sur 3,5 km, les stratégies spatiales de toutes ces espèces ont été pertubées et les effectifs ont fortement diminué, y compris ceux des migrateurs.
La zone terrestre est presque toujours vide, abandonnée notamment par les espèces grégaires dont les grandes troupes semblent s'être déplacées, sûrement à grande distance puisqu'elles ne sont plus observées dans un vaste secteur autour des éoliennes. L'espace aérien compris entre 0 et 250 m est évidemment beaucoup moins utilisé. Les oiseaux locaux suivent une stratégie adaptée de déplacement entre les éoliennes selon des "'couloirs" : on ne voit plus que des individus solitaires ou de très petits groupes. Il n'y a pas de contournement visible, la déviation latérale devant s'effectuer à grande distance des éoliennes (4 - 5km ?).

Les troupes volant haut (300 m - 500 m) ne semblent pas impactées, mais elles sont moins fréquentes. Les troupes significatives qui s'arrêtent encore et qui descendent se poser près des éoliennes sont composées d'oiseaux qui ne dorment pas dans le secteur. Il s'agit essentiellement de Laridés (surtout des Goélands bruns et des Mouettes rieuses), dont les dortoirs se situent à plusieurs dizaines de kilomètres. Ces oiseaux s'arrêtent lorsque les champs ont été fraîchement labourés et offrent une nourriture abondante. Mais ils se tiennent toujours à distance des éoliennes lorsque les pales tournent.

L'effet répulsif est particulièrement net lorsque un tracteur laboure un champ allongé dont une partie est située sous la zone de rotation : plus l'engin se rapproche des machines, moins les oiseaux restent à proximité. Les goélands partent les premiers, les mouettes restant un peu plus longtemps et parfois quelques rares téméraires s'approchent presque à la verticale des pales. Mais aucun oiseau ne suit le tracteur sous les pales.

La preuve de l'effet répulsif des pales est évidente lorsque les éoliennes s'arrêtent de tourner : cela se produit assez souvent car le vent utile dans le secteur est irrégulier. Les Laridés restent posés à l'écart pendant près d'une demi-heure, puis, jugeant la situation non dangereuse, ils se remettent à circuler dans l'espace aérien redevenu fréquentable, et certains oiseaux n'hésitent pas à passer entre les pales immobiles. Un jour, un Faucon pèlerin s'est même posé sur le capot d'une turbine, devenu un perchoir de chasse idéal ! Mais la moindre oscillation des pales déclenche un envol souvent durable : les oiseaux reviennent rarement sur place.

mercredi 3 août 2011

Le Center Parcs du Loudunais est rassuré

Mercredi dernier, lors d'une séance de travail sur le projet d'installation de Center Parcs dans le Loudunais organisée au Sénat à Paris, Jean-Pierre Raffarin a annoncé que le projet d'entrepôt de produits dangereux classé Seveso à Montreuil-Bellay, ne se réalisera pas. Cette information a rassuré le président du groupe Pierre & Vacances Gérard Brémond, tout comme le président du conseil général de la Vienne Claude Bertaud qui était monté « au créneau » ces derniers mois ainsi que l'ancien Premier ministre. Des associations à sensibilité écologiques s'étaient mobilisées également tant dans le Nord Vienne que dans le Maine-et-Loire.
Les différents partenaires ont été d'autant plus soulagés que ce dossier avait fait l'objet d'un arbitrage à Matignon en sa faveur quelques mois plus tôt. Soutenu par la communauté d'agglomération Saumur Loire, ce projet de construction d'un entrepôt de stockage de produits dangereux classé Seveso 2 seuil haut, dans la zone industrielle de Méron à l'entrée de Montreuil-Bellay, avait fait l'objet d'une demande de permis de construire de la société Panhard-Développement en mars 2007 rejetée en juillet 2009.
Un recours gracieux a été engagé et le maire a été autorisé à signer le permis en novembre 2009.
A l'époque, le collectif d'actions citoyennes de Montreuil-Bellay avait déclaré son opposition à toute nouvelle implantation à hauts risques. En janvier 2011, une réunion d'arbitrage s'était tenue à l'Hôtel de Matignon pour tenter de faire accélérer le dossier soumis à des contraintes d'ordre environnemental, liées à la présence d'une zone Natura 2000 toute proche mais aussi aux types de produits concernés et à leur volume. Finalement, l'entreprise a décidé d'abandonner le projet.

Article paru dans la Nouvelle République du 10 juillet 2011.

Concernant le projet du site de stockage, se reporter à l'article de février 2011 sur ce blog.

mardi 19 juillet 2011

Un intéressant commentaire de blogueur ...

Trois ans après le Grenelle de l'environnement, le nucléaire continue de fournir les 3/4 de la production électrique totale en France. Les éoliennes? Elles
procurent une goutte d'eau dans la mer de la consommation énergétique. Mais alors quelle est la solution alternative ? SuperNo pose la question...
En me documentant pour un autre billet, je suis tombé sur les statistiques de la production d’électricité en France en 2010. Les toutes dernières, donc. Je vous les livre :
Nucléaire : 74,12 %
Hydraulique : 12,36 %
Fossile (gaz, charbon) : 10,79 %
Eolien : 1,74 %
Solaire : 0,11 %
Autres renouvelables : 0,87 %


Ça vous inspire quoi ? Bon, que le nucléaire fasse les 3/4 du total, tout le monde est censé le savoir. L’hydraulique, 1/8ème, fort bien. Marge de progression faible, et je me demande toujours si on compte dans ces 12% les KWh générés par l’eau remontée en amont des barrages par les centrales nucléaires lors des périodes de faible activité.

Mais l’éolien ? Le solaire ? 3 ans après le barnum du « Grenelle de l’environnement », la vérité toute nue est là : l’éolien ne produit que 1.74% du total... Quant au solaire : 0.1% !!!! On se serait foutu du monde qu’on ne s’y serait pas pris autrement !

Prenons le problème dans un autre sens. Tous les politiciens clairvoyants (c’est à dire une petite minorité) sont convaincus, après la démonstration magistrale faite à son corps défendant par l’industrie du nucléaire à Fuck-U-Shima, qu’il faut se sortir de ce merdier. Un délai de 2 ou 3 décennies est considéré comme raisonnable.

Je suis tout à faut d’accord avec ça. Sans vouloir me lancer des fleurs, j’ai été parmi les premiers à comprendre que l’explosion de cette centrale marquait la fin de l’ère nucléaire, sous les huées hautaines de ceux qui pontifiaient « mais non, pov’ tache, ce n’est qu’une petite explosion d’hydrogène, c’est pas grave... ».

Quand un mafioso du nucléaire t’affirme quelque chose avec un aplomb qu’il essaie de faire passer pour naturel, on peut être sûr, comme quand c’est Xavier Bertrand qui fait la même chose, qu’il y a anguille sous roche, et que la seule chose dont on puisse être sûr, c’est qu’il ment pour protéger ses intérêts.

Même si on ne sait toujours pas tout, on a rapidement appris que la centrale était dévastée, qu’au moins 3 réacteurs étaient éventrés et relâchaient leur merde dans des quantités affolantes, que le nuage radioactif ne connaissait pas de frontières et faisait le tour du monde, etc...

Le risque d’accident nucléaire ne fait que s’ajouter aux autres inconvénients, et en premier lieu à l’aberration qui consiste à utiliser un combustible pendant 100 ans pour en subir les conséquences pendant des millions d’années. Et je ne parle même pas de l’escroquerie qui consiste à revendiquer un coût de revient inférieur à celui des autres sources d’électricité, alors que ce coût est une bouffonnerie qui n’englobe que les coûts d’exploitation, oubliant l’argent public dépensé pour la construction et surtout pour le démantèlement, opération que personne ne sait réaliser correctement. Sans parler du stockage et du gardiennage de déchets pour une durée très supérieure à celle de l’humanité.

Bref, il n’y a pas à tortiller : il faut sortir du nucléaire.

Mais si on revient au tableau, la question se pose : comment ?

Si l’UMPS est tellement favorable à la poursuite du nucléaire, c’est sans doute pour éviter d’avoir à répondre à cette question... Quand on est en campagne électorale, il est pourtant facile de monter sur une tribune et de gueuler : « Ben yaka mettre des éoliennes et des panneaux solaires partout, voilà ! ».

Ben oui, voilà. Sauf que les chiffres sont têtus.
Eolien = 1.74% = peanuts.
Solaire = 0.1% = peau de balle.

Ah, mais attention ! Il va y avoir les éoliennes offshore, et là, ça va moins rigoler ! Ça fait l’équivalent d’une centrale nucléaire, les éoliennes offshore !

Mensonge, propagande ! Encore récemment répété dans un dossier de France Info. Toutes les 600 éoliennes offshore de Sarko, dont la construction n’a pas encore commencé, ne produiront que l’équivalent de 2/3 d’un réacteur EPR, ou les 3/4 d’un réacteur « classique ». D’un réacteur, hein, pas d’une centrale, qui est généralement composée de 4 réacteurs. 9TWh par an. 1.7% du total... Pour rappel, la centrale nucléaire de Cattenom, distante d’à peine plus de 30 km à vol d’oiseau irradié de l’endroit où j’écris, en produit à elle seule environ 8%...

Entre 2009 et 2010, la consommation d’électricité a augmenté de 5.5% ...A cause du froid, qu’ils disent...
Quand on regarde la courbe depuis 2000, il semble qu’il fasse de plus en plus froid... La réalité, c’est qu’on aura beau consteller la France d’éoliennes, on arrivera au mieux à absorber le surplus annuel de consommation...

Production annuelle : 550 TWh. Admettons que 50 partent à l’export.
Besoin : 500 TWh. On zappe les 58 réacteurs, en commençant par les plus pourris (Fessenheim, par exemple). Il reste 142 TWh. On rajoute 600 éoliennes offshore : 151 TWh.
Je répète : on fait comment ?

Pour corser le problème, ajoutons qu’il est interdit de rajouter des centrales à gaz ou pire, au charbon, pour ne pas accélérer le réchauffement climatique.
Pour corser encore, ajoutons qu’on prévoit de faire rouler prochainement, et en tout cas avant la fin du démantèlement prévu des centrales nucléaires, quelques millions de voitures électriques.
Enfin, ne pas oublier qu’il nous “faut” une “croissance” économique de 2 ou 3 % l’an, qui se traduira si on ne fait rien par autant de consommation électrique en plus.

Alors, on fait comment ?

Vous avez 4 heures...

lundi 27 juin 2011

L'UNESCO demande la suspension des projets éoliens autour du Mont-Saint-Michel

Hier, le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco a demandé à la France la suspension des projets de parcs éoliens, y compris ceux déjà approuvés, qui pourraient avoir un impact visuel sur la baie du Mont-Saint-Michel.
Lire également > Unesco. Les éoliennes compatibles avec le Mont-Saint-Michel ?
> Mont-Saint-Michel. Rayé du patrimoine mondial ?
Le comité, qui tient sa session annuelle à Paris jusqu'au 29 juin, a réclamé cette suspension en attendant un prochain examen en 2012.
Plusieurs projets de parcs éoliens sont à l'étude dans la région du Mont-Saint-Michel, mais le projet d'Argouges (trois éoliennes d'une centaine de mètres de haut) est le seul à avoir déjà obtenu le feu vert de la préfecture de la Manche.
Selon l'ONG Europa Nostra, qui regroupe plus de 250 associations du patrimoine en Europe, ces éoliennes, à 20 km du Mont-Saint-Michel, "seraient visibles" depuis le fameux site et "dégraderaient un paysage immuable et unique".
"Un impact potentiel sur le cadre paysager"
Lors de sa session de 2010, le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco s'était déjà dit "préoccupé par l'impact potentiel des éoliennes sur le cadre paysager" du Mont-Saint-Michel et de sa baie. Mais, en attendant, ce joyau de l'Occident médiéval, construit sur un îlot rocheux au milieu de grèves immenses soumises au va-et-vient de puissantes marées, à la limite entre la Normandie et la Bretagne, n'est pas menacé d'un retrait de la liste du Patrimoine mondial sur lequel il figure depuis
1979.

Elles ne doivent pas être visibles depuis la Merveille de l’Occident, ou visibles quand on la regarde : la France doit suspendre tout projet d’installation accepté ou en cours.

À l’unanimité, la 35e session de l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie au siège de l’organisation, à Paris, a interpellé, jeudi, la France à propos du Mont-Saint-Michel. Elle lui demande de renforcer la protection du site classé au Patrimoine mondial depuis 1979.
Sont concernés les projets d’installation d’éoliennes autour de la baie. « L’État doit
suspendre tout projet approuvé ou en cours », indiquait, hier, l’Unesco. Elle recommande à l’État « de mettre en œuvre un plan de gestion de la vue autour du Mont ». Ce plan exclurait toute construction d’éolienne « visible quand on regarde le site » et « visible depuis le site ».
Or, en certains points, le Mont est visible à plus de 40 km ! L’État devra faire un rapport sur ce plan de gestion « à la 36e session, en juin 2012 ».

Enfin, l’Unesco demande à l’État « d’inviter une délégation de l’Unesco à se rendre sur place ». C’est la procédure diplomatique en vigueur : « Nous ne pouvons pas venir sans invitation », rappelle le porte-parole de l’Organisation. Si la France répond favorablement dans les tout prochains jours, la délégation pourrait venir au Mont « à l’automne ».
Source : Ouest-France

Communiqué de la FED

La Fédération Environnement Durable (FED) se félicite de la décision du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco qui le 23 juin 2011 a officiellement demandé à la France la suspension des projets de parcs éoliens, y compris ceux déjà approuvés, qui pourraient avoir un impact visuel sur la baie du Mont-Saint-Michel .

Pour sauver ce site emblématique la FED et la plateforme européenne contre les éoliennes industrielles (EPAW), avaient organisé le 26 septembre 2009 une marche internationale dans la baie du Mont-Saint-Michel, qui avait regroupé des citoyens de plus de 23 pays.

Depuis cette date avec la Fédération régionale Basse Normandie Environnement (BNE) elle a mené un combat sans répit en faisant appel à l’opinion internationale pour sauver le Mont-Saint-Michel des 11 projets éoliens en cours qui le menacent. Elle s’était révoltée notamment contre l’accord par les services de l'État d'un premier permis de construire d'un parc éolien à Argouges Manche.
Elle remercie l’Unesco et l’association Europa Nostra regroupant plus de 250 organisations non gouvernementales et dont les prises de position ont été sans ambiguïté.
Elle prend acte de la clairvoyance des Sénateurs de la Commission de la Culture du Sénat qui se sont rendus sur place et ont exprimé leur vive inquiétude de voir ce site déclassé du patrimoine mondial de l’Unesco.

Jean-Louis Butré
Président Fédération Environnement Durable

lundi 4 avril 2011

La FED a écrit aux élus

La FED vient d'adresser par courrier une lettre à chacun des députés et sénateurs pour demander officiellement la convocation d'un" Grenelle des Energies".
Le prix de l'électricité va subir une hausse vertigineuse estimée par la FED à plus de 50%, totalement incompatible avec le pouvoir d'achat des ménages.
Une des causes majeures de cette hausse est le programme éolien en cours.
Il n'est plus acceptable de constater que sous couvert de ce programme éolien, de l'argent public serve massivement à enrichir des intérêts privés à travers des circuits financiers anormaux qui pour certains ne sont même pas "identifiables".

En voici le texte :

" Monsieur (Madame) le Député,

La Fédération Environnement Durable demande un « Grenelle des Énergies »
Le Grenelle de l’Environnement ayant exclu le nucléaire, la Fédération Environnement Durable demande la convocation d’un « Grenelle des Énergies ».
La FED souhaite que tous les scénarios énergétiques soient étudiés sans tabous, en incluant leurs conséquences sur la sécurité, l’économie, l’industrie, l’emploi et l’environnement.
Les programmes « énergies renouvelables » actuels, basés sur des mécanismes financiers anormaux, sont des « leurres » qui ne résolvent aucun des problèmes énergétiques mais au contraire les amplifient et conduisent notre pays à sa ruine et son déchirement social. Ils dilapident depuis des années tous les budgets d’aides publiques au détriment d’un grand programme de recherche sur les économies d’énergies et les futures Energies Renouvelables porteuses de vrais emplois à terme.
Cette concertation nationale doit prendre en compte la nécessité urgente de faire des économies d’énergies, de réduire la consommation, en adaptant notre mode de vie.
La Fédération environnement Durable qui regroupe actuellement des dizaines de milliers de citoyens au sein de 762 associations de toutes les régions de France rappelle que le programme subventionné éolien et solaire, cumulé avec les futurs investissements liés au renforcement de la sécurité du parc nucléaire, va mathématiquement conduire à une hausse de plus de 50% du prix de l’électricité des français, alors que 3 millions de ménages en situation précaire ne peuvent déjà plus régler leurs factures.
La FED est prête à faire des propositions constructives lors de ce «Grenelle des Énergies».
Veuillez agréer M. (Mme) le Député, l'expression de ma haute considération.
Jean-Louis Butré
Président de Fédération Environnement Durable "

La vérité sort de la bouche des enfants !

« Dis papy, qu'est-ce que c'est ces grandes machines blanches ?
- Ce sont des éoliennes.
- Pouah, c'est moche ! A quoi ça sert ?
- Quand il y a du vent, les ailes tournent et l'éolienne produit de l'électricité. En ce moment, les ailes ne tournent pas, donc l'éolienne ne produit pas d'électricité. C'est exact. - Mais alors, mamie ne peut pas préparer le repas.
- Si, les barrages comme celui que tu as pu voir en vacances cet été et les centrales
nucléaires, ces usines avec une grosse cheminée et un nuage blanc au-dessus dont on
parle beaucoup en ce moment, produisent continuellement de l'électricité.
- Oui, mais ces usines avec le gros nuage blanc, maman dit que c'est dangereux. Si on
construit assez d'éoliennes, on pourra peut-être les arrêter.
- Non, la quantité d'électricité produite par les éoliennes dépend de la vitesse du vent, alors que notre consommation varie selon le moment de la journée, selon la
température. On ne pourra se passer ni des barrages, ni des centrales nucléaires.
- Si je comprends bien, ça ne sert à rien.
- Cela rapportera beaucoup d'argent à des gens déjà très riches, alors que pour nous,
l'électricité va augmenter.
- C'est nul ! Quand je serai grand, tu me prêteras ta tronçonneuse ?
- Oui, pourquoi ?
- Ben, pour couper toutes les éoliennes ! »
M. Jean-Pierre Cailbault d'Aigonnay (Deux-Sèvres), La Nouvelle République du 4 avril 2011

lundi 28 mars 2011

Evènements du Japon : la FED explique sa position

Paris le 25 mars 2011
Lettre aux adhérents de la Fédération Environnement Durable


Bonjour,

Le bureau de la FED s’est réuni pour décider de la stratégie à adopter fonction des événements du Japon.
La FED n’a jamais pris position concernant l’électricité nucléaire.
Elle mène un combat contre l’éolien qui est une illusion électrique ruineuse.
Elle demande par contre un vrai débat sur l’électricité en France.
Elle estime que depuis des années les citoyens n'ont eu accès qu’à une vérité tronquée laissant le champ libre à toutes les spéculations, rumeurs, fausses solutions et affairisme.

La FED continuera à soutenir tous ceux qui luttent contre l’éolien car ce combat est juste

Cordialement
J.L. Butré

Ps : Vous trouverez ci-joint « LA STRATEGIE DE L’ELECTRICITE EN France » une analyse faite par Hervé Texier Vice Président de la FED et Président de BNE

LA STRATEGIE DE L’ELECTRICITE EN FRANCE

L’EOLIEN ET LE NUCLEAIRE

Ne nous voilons pas la face, la catastrophe de Fukushima pose un problème d’explications face à une majorité de nos compatriotes. D’autant plus que le « Réseau Sortir du Nucléaire » et des écologistes, prennent cet évènement à bras le corps pour exacerber l’opinion publique.
La réflexion lancinante qui nous était opposée « oui, mais ça vaut mieux que le nucléaire » va revenir amplifiée, n’en doutons pas.

Nous n’avons pas de solution miraculeuse. Chacun a par ailleurs ses propres convictions. Vouloir faire l’unanimité sur ce sujet n’est pas notre propos, il ne l’a d’ailleurs jamais été au sein de la Fédération Environnement Durable (FED). Notre combat unitaire est celui mené contre l’installation des complexes industriels éoliens sur tout notre territoire et il le reste plus que jamais.

Que dire et que faire, donc ?
Pour ma part, j’en reste dans un premier temps à la nécessité d’un argumentaire basique fiable.

Dans nos conditions de consommation actuelle, il faut d’abord démontrer de façon simple que l’éolien ne peut pas remplacer le nucléaire.
Vouloir remplacer les 50.000 MW de puissance électrique nucléaire française est en effet une pure utopie. A raison d’éoliennes de 2 MW et d’un taux de charge (+ injection) de 20%, cela nous amène à l’installation de 125.000 éoliennes. (350 milliards d’euro à 3 millions l’éolienne).
Si la production électrique nucléaire est permanente et programmable, il n’en est rien pour l’éolien puisque la rotation des pales dépend du vent. La production exclusive éolienne de type aléatoire et intermittent ne peut convenir à notre besoin continu d’électricité. Elle est de plus incapable d’absorber les pointes de consommation. La présence de grands froids anticycloniques sans vent peut être même dramatique. Nous avons eu quelques alertes en décembre dernier en Bretagne.
L’argument du SER (Syndicat des Energies Renouvelables), le lobby éolien français, qui consiste à dire que la superposition des trois régimes de vent en France, permet aux éoliennes d’être toujours en fonctionnement sur notre territoire est une triple escroquerie intellectuelle et énergétique. La superposition de trois phénomènes aléatoires indépendants reste un phénomène aléatoire. La production électrique grâce au vent d’ouest sera – t- elle suffisante pour alimenter les régions du sud ? Ne parlons pas de la déperdition énergétique durant le transport !

Dans l’hypothèse où le nucléaire disparaît, il faudra en conséquence combler l’absence temporaire d’électricité éolienne par une production issue des centrales thermiques à flamme. Faut-il accepter l’idée de la mise en route de 50 centrales de 1000 MW à gaz, au fuel ou au charbon ? Anne Lauvergon (AREVA) parle d’un investissement dans ce cas de 70 milliards d’euros (Canard Enchaîné du 23/3/2011). A noter que c’est quand même 5 fois moins cher que l’éolien ! Dés maintenant parallèlement à l’installation des premières éoliennes en France, il existe un programme de remise en route et/ou d’agrandissements d’anciennes centrales (15 sites) doublé d’un programme de construction de 6 nouvelles centrales déclarées en 2007 par Pierre Gadonneix, ancien PDG d’EDF. Cet hiver pour l’alimentation bretonne, il a fallu chauffer à blanc les chaudières (charbon et fuel) de la centrale de Cordemais située sur la Loire entre Nantes et St Nazaire.

Ces centrales sont grandes pourvoyeuses de gaz à effet de serre (GES) dont le célébrissime CO2. Or que nous disent Kyoto, Bruxelles, Cancun, le Grenelle de l’Environnement ânonnant les uns à la suite des autres sans grande imagination : il faut diminuer le taux de CO2 atmosphérique dû aux activités humaines par la mise en œuvre d’énergies renouvelables (EnR) à cause du réchauffement climatique quel qu’en soit le prix.

A Kyoto, Bruxelles, Cancun, Paris, il n’a jamais été question de remettre en cause le nucléaire. Les participants étaient focalisés sur le CO2. Les hommes politiques, décideurs, technocrates, abonnés des conférences internationales, nous auraient ils donc fourvoyés sans à aucun moment nous mettre en garde contre le danger de la radioactivité ?

Que faut-il choisir ?
Le gaz carbonique et le réchauffement climatique, les nuages radioactifs ou un peu des deux ? La chancelière Andréa Merkel semble, pour des raisons politiques avoir déjà choisi. Elle a du charbon en réserve. Ou bien pour combler son déficit, utilisera-t-elle le nucléaire français, s’interrogent les mauvaises langues ?

Il est clair qu’en France notre situation est particulière. Les gouvernements de gauche et de droite n’ont jamais remis en question la politique de l’indépendance énergétique nucléaire voulue par le Général de Gaulle. Rappelons au passage que « les verts » lorsqu’ils étaient au gouvernement avec le parti socialiste se sont abstenus de remettre en question l’exploitation des centrales nucléaires. C’est le PS à la tête du Conseil Régional de Basse Normandie qui a insisté pour que l’implantation de l’EPR soit à Flamanville dans la Manche. Qu’ont fait les « verts » lors du vote ? Ont-ils voté contre ? Non, ils se sont abstenus.

La sécurité doit l’emporter avant tout sur la rentabilité.
Quelque soit l’évolution, conservation ou diminution programmée de la production nucléaire en France, il faut défendre l’appartenance et la maintenance de toutes les centrales sous la responsabilité directe de l’Etat Français. On ne peut pas, on ne doit pas abandonner notre destin nucléaire à des sociétés privées. Le peu que nous pouvons lire sur la société Tepco (Tokyo Electric Power Company) au Japon et la liste de ses déboires et falsifications doit nous faire réfléchir car en France nous ne sommes pas à l’abri de dissimulations.
Nous constatons tous que des groupes privés s’enrichissent sur le dos des consommateurs en profitant de mécanismes financiers contestables mis en place pour l’éolien et le photovoltaïque.
Ces mêmes groupes vont profiter de la loi Nome (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité), loi scélérate condamnées par Henri Proglio PDG d’EDF devant la commission économique du Sénat et qualifiée de « hold-up » par la secrétaire du CCE d’EDF SA.

Ce sont les mêmes sociétés privées qui lorgnent sur le nucléaire afin d’avoir à leur disposition le mix complet de production électrique : renouvelables dont principalement l’éolien, centrales thermiques et nucléaires.


L’EOLIEN, LES ECONOMIES D’ENERGIE ET AUTRES FORMES D’ENERGIES

Lors de la signature du protocole de Kyoto (11/12/1997), confortée par la conférence de Cancun (11/12/2010), visant à la réduction des émissions des gaz à effet de serre, le réchauffement climatique n’avait pas encore été vraiment remis en question. Pourtant des experts scientifiquement sérieux sont venus créer le doute dans ce consensus mondial.
Sans prendre parti sur la question car nous n’avons pas les données et les compétences nécessaires, cela laisse tout de même dubitatif sur les fondements des grands choix politiques et économiques conséquents.

L’Union Européenne (09/03/2007) se fixe une réduction de 20% des gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 1990. Cependant cette clause ne paraît s’appliquer qu’à la production énergétique. Ce sont 20 % d’Energies Renouvelables qui devront être consommées en 2020.
En France seul 8% du CO2 émis provient des centrales thermiques. Pourquoi l’Europe ne s’attaque-t-elle pas aux 92 % des autres activités comme les transports par exemple ? Le « green business » a ses grandes entrées pour instrumentaliser nos décideurs.
Lancé le 21 mai 2007 le Grenelle de l’Environnement dans son chapitre énergétique fait la part la plus belle à l’éolien industriel. Les participants admis au Grenelle devaient être aveuglés sous la forte influence du SER. Le lobby éolien faisait la loi en sous-main. La FED en a les preuves.
On connaît la suite : lettre de M. Borloo aux préfets, créations des Zones de Développement Eolien (ZDE) hors de toute enquête publique et participation véritablement démocratique, mise en place des SRCAE (Schéma Régional Climat Air Energie) avec ses SRE (Schéma Régional Eolien) spécifiques.
Toutes les « instructions sont venues du SER, l’Etat était à son « service ». Le Ministère de l’Environnement et l’ADEME étaient de facto « sous contrôle ».

Sous la houlette de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), il nous est maintenant autoritairement signifié qu’il n’est pas question de revenir sur le bien fondé de l’éolien dans la préparation de ces SRE. L’éolien doit être développé tel que décidé au Grenelle II. Il s’agit exclusivement d’identifier les sensibilités naturelles, paysagères, patrimoniales. L’os à ronger qui nous est octroyé consiste à choisir des zones sans enjeux, à enjeux faibles, à enjeux modérés et à enjeux forts à partir des secteurs présélectionnés par un comité technique interne à l’administration !
Des « émissaires » de la FED au titre de délégués régionaux ont été « prendre la température » de ces réunions. Ils n’ont pu que déplorer la non prise en compte des nuisances visuelles, de bruits et de santé des riverains. Les indemnités dues à ces nuisances et aux dévaluations immobilières n’ont pas à être abordées. Les impacts considérés sur les activités locales, le patrimoine paysager et culturel restent très suggestifs. Devant ces parodies de concertation, les délégués régionaux de la FED, les uns après les autres claquent la porte estimant qu’ils n’ont pas à cautionner de tels choix.

Basse Normandie Environnement (BNE / FED) a décidé d'affirmer sa position devant les délégués de Caen selon les termes suivants:
« Choisir des zones d’installations d’éoliennes à enjeux forts, modérés, faibles ou nuls revient à séparer la population en citoyens privilégiés (généralement urbains, gros consommateurs d’énergie) et « sous » citoyens (exclusivement ruraux) qui devront subir les nuisances visuelles, sonores, la dévaluation immobilière, sans avoir pu donner un seul instant leur avis.
Qui nous donne ce droit ? Ne sommes-nous pas tous égaux devant nos lois républicaines ?
Vouloir faire des classements entre sites classés, sites inscrits, réserves naturelles, parcs naturels régionaux, réseau Natura 2000, unités paysagères diverses, etc.… prouvent en soit que ces machines n’ont aucune place dans nos paysages.
A l’heure où la Convention Européenne du Paysage a en France valeur de loi, nous estimons que tout paysage quel qu’il soit est un cadre de vie qu’il faut respecter.
En conséquence toutes les associations, tous les adhérents de BNE / FED ne cautionneront un tel découpage de notre région en zones propices ou non à l’installation d’éoliennes industrielles ».

Les promoteurs éoliens sont évidemment omniprésents à ces réunions de décisions. Ils exercent une pression excessive sur les services administratifs instructeurs. Il nous appartient de dénoncer sans relâche, la prise en main de nos régions par ces affairistes. Nous sommes en droit de parler de « corruption » exercée sur nos élus. Cette perversion par l’argent n’avait jamais atteint une telle ampleur sur notre territoire. L’acharnement des sociétés privées pour faire aboutir leur projet coûte que coûte à tous les stades de développement (ZDE, Enquête publique, tribunaux) met en danger notre droit constitutionnel promulgué le 01/03/2005 « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ».
Sommes-nous encore chez nous ?

Nous devons prôner d’autres solutions énergétiques
Nul doute qu’après avoir démonté l’affirmation « l’éolien, c’est mieux que le nucléaire », on nous posera la question « mais alors que proposez vous ? »
La FED, est une structure qui a du faire d’abord face à l’urgence c’est à dire aux multiples appels quotidiens de SOS de citoyens confronté à l’éolien sur le terrain.
Elle a par obligation concentré son combat contre l’éolien industriel.
N’oublions pas cependant que l’en tête de sa première plaquette de 2008 stipulait : « Plébisciter les technologies d’économie d’énergie, Les énergies renouvelables efficaces Pour un environnement durable ».
La FED n’est pas une entité abstraite et elle a des moyens limités. Son travail est uniquement basé sur l’action de bénévoles qui y passent beaucoup de temps. Elle ne reçoit aucune subvention et n’a aucun salarié. Or il devient primordial de mettre en valeur un certain nombre de technologies énergétiques. Nous avons déjà des dossiers à proposer. C’est en conséquence un appel à des spécialistes bénévoles que nous lançons. Qui veut bien prendre en charge certains secteurs ? Nous brossons ci-dessous un certain nombre de pistes non exhaustives et dans un ordre non nécessairement prioritaire.


ECONOMIES D’ENERGIE

Les panneaux solaires thermiques, les chauffages géothermiques, aérothermiques sont aujourd’hui accessibles. Ils peuvent être installés tant sur les maisons neuves que sur les bâtiments anciens. La FED demande que les particuliers soient largement soutenus dans leurs installations par des subventions et des crédits d’impôts.
L’isolation des bâtiments (sols, toits, façades) doit être également aidée financièrement. Le Grenelle II a rendu obligatoire le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) pour chaque résidence. Le but de l’amélioration énergétique est il atteint si cela doit se réduire à l’obtention d’un certificat (payant) pour chaque propriétaire ? Là encore, l’état ne s’est pas donné les moyens de réaliser de réelles économies d’énergie puisqu’il n’a rien prévu pour le soutien aux particuliers.


AUTRES FORMES D’ENERGIES

Biomasse – Biogaz est la réponse apportée par Bernard Schumpp, administrateur de la FED. La technique Biomasse –Biogaz avec énergie primaire biométhane injectée dans le réseau public est équivalent à une production d’énergies à la disposition de tous , valorisant des déchets, créant des emplois locaux et produisant de l’énergie électrique permettant de remplacer - en mieux répartie sur le territoire - des centrales nucléaires. Avec le biométhane en énergie primaire, on peut produire en plus chaleur dans les chaufferies, chaleur et électricité par cogénération, biocarburant GNV (Gaz Naturel pour véhicule à 97 % de méthane CH4). On répond ainsi de façon assez complète à la problématique des GES en réduisant le CH4, en éliminant une grande partie du CO2 produit dans les transports et en apportant du chauffage. Même si les mécanismes financiers sont semblables à ceux de l’éolien au moins l’argent du contribuable ne s’évadera pas car la technologie est simple et existe en France. La production d’énergie est incomparable puisqu’elle peut se substituer au nucléaire contrairement à l’éolien. C’est une solution efficace pour un environnement durable car elle part de la nature.

Les grands barrages hydroélectriques sont largement exploités et offrent une marge de manœuvre limitée. Encore conviendrait-il de les tenir en bon état d’exploitation.
Des études d’impact (perturbations physiques et biologiques dues aux variations de débit) ne peuvent elles pas être diligentées pour l’aménagement de nouvelles micro- et mini-centrales sur les cours d’eau ainsi que la modernisation et restauration d’installations déjà existantes?

Le photovoltaïque a pris un essor fulgurant ces 2 dernières années à tel point que le gouvernement a été obligé, à juste titre, de stopper la spéculation, compte tenu du tarif élevé de son prix d’achat par EDF (de 31 c€ / kWh au sol à 58 c€ / kWh intégré au bâti).
La FED pourrait accepter la production électrique par les panneaux photovoltaïques à plusieurs conditions. Que l’électricité produite serve d’abord à la consommation propre du producteur. Les reventes à EDF doivent se faire dans les limites du raisonnable sans que le consommateur soit la victime financière en bout de chaîne. Mais il apparaît avant tout nécessaire de faire avancer les recherches pour remplacer les semi-conducteurs au silicium polluants par des matériaux organiques.

La France est à la remorque concernant les programmes de R&D (Recherches et Développement) concernant les filières énergétiques dites prometteuses. Le président de la FED, Jean-Louis Butré se plaît à dire que le coût de 2,5 milliards d’euros de l’éolien par an en France est l’équivalent du budget du CNRS (Centre National de Recherche Scientifique). Le CNRS emploie 80.000 chercheurs. Qu’attendons-nous pour créer un pôle « R&D Energie » qui pourrait fournir des emplois à nos universitaires, thésards, ingénieurs, techniciens au chômage ? Le financement de ce pôle tout en écartant les spéculateurs financiers de l’éolien, aboutirait à la mise au point de nouvelles technologies énergétiques. Celles-ci pourraient véritablement et durablement créer des nouveaux emplois de la conception, à la fabrication et à la maintenance, contrairement aux promesses mensongères des membres du SER.

Les énergies marines sont une des filières émergentes. Les retours d’expérience des hydroliennes montrent une certaine maturité qui permet d’atteindre à moyen terme des productions électriques qui restent néanmoins de faible puissance. Les laboratoires qui étudient l’énergie de la houle, l’énergie thermique des mers sont ils décemment financés pour aboutir à des résultats pratiques ?

Nous ne citerons pas ici tous les procédés accessibles sur Internet mais il faut savoir que la France a pris par exemple un réel retard dans la technologie clé de la pile à combustible dont l’utilisation croît dans de nombreux nouveaux domaines : ordinateurs, voitures propres, etc.…

Nous pouvons rêver avec le solaire thermodynamique. Citons Claude Acket (Sauvons le Climat) « L’irradiation solaire qui arrive sur terre est à son maximum d’environ 1 kW/m². Mesuré sur l’année en énergie thermique, le gisement solaire varie en France de 1 000 kWh/m² dans le nord, à 1 800 dans le sud. Au milieu du Sahara, ce gisement monte à 2 500.
Mais seule une fraction de cette énergie thermique pourra être captée. Par exemple, compte tenu des rendements avec les capteurs plans fixes utilisés pour le chauffage, nous pouvons compter annuellement en France de 400 à 700 kWh/m². Il faut souligner qu’il s’agit bien ici de kWh thermiques. En tenant compte du rendement de conversion, un seul km² de Sahara pourrait produire 250 GWh d’électricité par an. Ainsi il suffirait de couvrir un carré de 300 km de côté pour répondre aux besoins actuels d’énergie électricité dans le monde entier (20 000 TWh) ». Claude Acket cite une application de centrale thermodynamique en Espagne et la compare à une centrale photovoltaïque du Portugal.


GRENELLE DES ENERGIES

On peut constater combien le « Grenelle de l’Environnement » a pris la compétence énergétique par le petit bout de la lorgnette. Le lobby éolien (SER et ses adhérents, l’Ademe…) a piloté de bout en bout les propositions réduisant la problématique au slogan « Non au nucléaire, Oui à l’éolien »


La FED demande la convocation d’un « Grenelle des Energies » comprenant le nucléaire qui avait été exclu du « Grenelle de l’environnement ».
La FED demande que tous les scénarios énergétiques soient enfin étudiés sans tabous, en incluant leurs conséquences sur la sécurité, l’économie, l’industrie, l’environnement et l’emploi.
Les programmes « énergies renouvelables » actuels basés sur des mécanismes financiers contestables, sont des « leurres » qui ne résolvent aucun problème énergétique mais au contraire les amplifient et conduisent notre pays à sa ruine et son déchirement social.
Ils dilapident depuis des années tous les budgets d’aides publiques au détriment d’un grand programme de recherche sur les économies d’énergies et les futures Energies Renouvelables porteuses de vrais emplois à terme
Cette concertation nationale doit prendre en compte la nécessité fondamentale de faire des économies d’énergies en les mettant à la portée de chaque ménage.


Hervé Texier
06 89 58 70 27
Président de Basse Normandie Environnement
Vice Président de la Fédération Environnement Durable
asso.bne@gmail.com