lundi 28 mars 2011

Evènements du Japon : la FED explique sa position

Paris le 25 mars 2011
Lettre aux adhérents de la Fédération Environnement Durable


Bonjour,

Le bureau de la FED s’est réuni pour décider de la stratégie à adopter fonction des événements du Japon.
La FED n’a jamais pris position concernant l’électricité nucléaire.
Elle mène un combat contre l’éolien qui est une illusion électrique ruineuse.
Elle demande par contre un vrai débat sur l’électricité en France.
Elle estime que depuis des années les citoyens n'ont eu accès qu’à une vérité tronquée laissant le champ libre à toutes les spéculations, rumeurs, fausses solutions et affairisme.

La FED continuera à soutenir tous ceux qui luttent contre l’éolien car ce combat est juste

Cordialement
J.L. Butré

Ps : Vous trouverez ci-joint « LA STRATEGIE DE L’ELECTRICITE EN France » une analyse faite par Hervé Texier Vice Président de la FED et Président de BNE

LA STRATEGIE DE L’ELECTRICITE EN FRANCE

L’EOLIEN ET LE NUCLEAIRE

Ne nous voilons pas la face, la catastrophe de Fukushima pose un problème d’explications face à une majorité de nos compatriotes. D’autant plus que le « Réseau Sortir du Nucléaire » et des écologistes, prennent cet évènement à bras le corps pour exacerber l’opinion publique.
La réflexion lancinante qui nous était opposée « oui, mais ça vaut mieux que le nucléaire » va revenir amplifiée, n’en doutons pas.

Nous n’avons pas de solution miraculeuse. Chacun a par ailleurs ses propres convictions. Vouloir faire l’unanimité sur ce sujet n’est pas notre propos, il ne l’a d’ailleurs jamais été au sein de la Fédération Environnement Durable (FED). Notre combat unitaire est celui mené contre l’installation des complexes industriels éoliens sur tout notre territoire et il le reste plus que jamais.

Que dire et que faire, donc ?
Pour ma part, j’en reste dans un premier temps à la nécessité d’un argumentaire basique fiable.

Dans nos conditions de consommation actuelle, il faut d’abord démontrer de façon simple que l’éolien ne peut pas remplacer le nucléaire.
Vouloir remplacer les 50.000 MW de puissance électrique nucléaire française est en effet une pure utopie. A raison d’éoliennes de 2 MW et d’un taux de charge (+ injection) de 20%, cela nous amène à l’installation de 125.000 éoliennes. (350 milliards d’euro à 3 millions l’éolienne).
Si la production électrique nucléaire est permanente et programmable, il n’en est rien pour l’éolien puisque la rotation des pales dépend du vent. La production exclusive éolienne de type aléatoire et intermittent ne peut convenir à notre besoin continu d’électricité. Elle est de plus incapable d’absorber les pointes de consommation. La présence de grands froids anticycloniques sans vent peut être même dramatique. Nous avons eu quelques alertes en décembre dernier en Bretagne.
L’argument du SER (Syndicat des Energies Renouvelables), le lobby éolien français, qui consiste à dire que la superposition des trois régimes de vent en France, permet aux éoliennes d’être toujours en fonctionnement sur notre territoire est une triple escroquerie intellectuelle et énergétique. La superposition de trois phénomènes aléatoires indépendants reste un phénomène aléatoire. La production électrique grâce au vent d’ouest sera – t- elle suffisante pour alimenter les régions du sud ? Ne parlons pas de la déperdition énergétique durant le transport !

Dans l’hypothèse où le nucléaire disparaît, il faudra en conséquence combler l’absence temporaire d’électricité éolienne par une production issue des centrales thermiques à flamme. Faut-il accepter l’idée de la mise en route de 50 centrales de 1000 MW à gaz, au fuel ou au charbon ? Anne Lauvergon (AREVA) parle d’un investissement dans ce cas de 70 milliards d’euros (Canard Enchaîné du 23/3/2011). A noter que c’est quand même 5 fois moins cher que l’éolien ! Dés maintenant parallèlement à l’installation des premières éoliennes en France, il existe un programme de remise en route et/ou d’agrandissements d’anciennes centrales (15 sites) doublé d’un programme de construction de 6 nouvelles centrales déclarées en 2007 par Pierre Gadonneix, ancien PDG d’EDF. Cet hiver pour l’alimentation bretonne, il a fallu chauffer à blanc les chaudières (charbon et fuel) de la centrale de Cordemais située sur la Loire entre Nantes et St Nazaire.

Ces centrales sont grandes pourvoyeuses de gaz à effet de serre (GES) dont le célébrissime CO2. Or que nous disent Kyoto, Bruxelles, Cancun, le Grenelle de l’Environnement ânonnant les uns à la suite des autres sans grande imagination : il faut diminuer le taux de CO2 atmosphérique dû aux activités humaines par la mise en œuvre d’énergies renouvelables (EnR) à cause du réchauffement climatique quel qu’en soit le prix.

A Kyoto, Bruxelles, Cancun, Paris, il n’a jamais été question de remettre en cause le nucléaire. Les participants étaient focalisés sur le CO2. Les hommes politiques, décideurs, technocrates, abonnés des conférences internationales, nous auraient ils donc fourvoyés sans à aucun moment nous mettre en garde contre le danger de la radioactivité ?

Que faut-il choisir ?
Le gaz carbonique et le réchauffement climatique, les nuages radioactifs ou un peu des deux ? La chancelière Andréa Merkel semble, pour des raisons politiques avoir déjà choisi. Elle a du charbon en réserve. Ou bien pour combler son déficit, utilisera-t-elle le nucléaire français, s’interrogent les mauvaises langues ?

Il est clair qu’en France notre situation est particulière. Les gouvernements de gauche et de droite n’ont jamais remis en question la politique de l’indépendance énergétique nucléaire voulue par le Général de Gaulle. Rappelons au passage que « les verts » lorsqu’ils étaient au gouvernement avec le parti socialiste se sont abstenus de remettre en question l’exploitation des centrales nucléaires. C’est le PS à la tête du Conseil Régional de Basse Normandie qui a insisté pour que l’implantation de l’EPR soit à Flamanville dans la Manche. Qu’ont fait les « verts » lors du vote ? Ont-ils voté contre ? Non, ils se sont abstenus.

La sécurité doit l’emporter avant tout sur la rentabilité.
Quelque soit l’évolution, conservation ou diminution programmée de la production nucléaire en France, il faut défendre l’appartenance et la maintenance de toutes les centrales sous la responsabilité directe de l’Etat Français. On ne peut pas, on ne doit pas abandonner notre destin nucléaire à des sociétés privées. Le peu que nous pouvons lire sur la société Tepco (Tokyo Electric Power Company) au Japon et la liste de ses déboires et falsifications doit nous faire réfléchir car en France nous ne sommes pas à l’abri de dissimulations.
Nous constatons tous que des groupes privés s’enrichissent sur le dos des consommateurs en profitant de mécanismes financiers contestables mis en place pour l’éolien et le photovoltaïque.
Ces mêmes groupes vont profiter de la loi Nome (Nouvelle Organisation du Marché de l’Electricité), loi scélérate condamnées par Henri Proglio PDG d’EDF devant la commission économique du Sénat et qualifiée de « hold-up » par la secrétaire du CCE d’EDF SA.

Ce sont les mêmes sociétés privées qui lorgnent sur le nucléaire afin d’avoir à leur disposition le mix complet de production électrique : renouvelables dont principalement l’éolien, centrales thermiques et nucléaires.


L’EOLIEN, LES ECONOMIES D’ENERGIE ET AUTRES FORMES D’ENERGIES

Lors de la signature du protocole de Kyoto (11/12/1997), confortée par la conférence de Cancun (11/12/2010), visant à la réduction des émissions des gaz à effet de serre, le réchauffement climatique n’avait pas encore été vraiment remis en question. Pourtant des experts scientifiquement sérieux sont venus créer le doute dans ce consensus mondial.
Sans prendre parti sur la question car nous n’avons pas les données et les compétences nécessaires, cela laisse tout de même dubitatif sur les fondements des grands choix politiques et économiques conséquents.

L’Union Européenne (09/03/2007) se fixe une réduction de 20% des gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 1990. Cependant cette clause ne paraît s’appliquer qu’à la production énergétique. Ce sont 20 % d’Energies Renouvelables qui devront être consommées en 2020.
En France seul 8% du CO2 émis provient des centrales thermiques. Pourquoi l’Europe ne s’attaque-t-elle pas aux 92 % des autres activités comme les transports par exemple ? Le « green business » a ses grandes entrées pour instrumentaliser nos décideurs.
Lancé le 21 mai 2007 le Grenelle de l’Environnement dans son chapitre énergétique fait la part la plus belle à l’éolien industriel. Les participants admis au Grenelle devaient être aveuglés sous la forte influence du SER. Le lobby éolien faisait la loi en sous-main. La FED en a les preuves.
On connaît la suite : lettre de M. Borloo aux préfets, créations des Zones de Développement Eolien (ZDE) hors de toute enquête publique et participation véritablement démocratique, mise en place des SRCAE (Schéma Régional Climat Air Energie) avec ses SRE (Schéma Régional Eolien) spécifiques.
Toutes les « instructions sont venues du SER, l’Etat était à son « service ». Le Ministère de l’Environnement et l’ADEME étaient de facto « sous contrôle ».

Sous la houlette de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), il nous est maintenant autoritairement signifié qu’il n’est pas question de revenir sur le bien fondé de l’éolien dans la préparation de ces SRE. L’éolien doit être développé tel que décidé au Grenelle II. Il s’agit exclusivement d’identifier les sensibilités naturelles, paysagères, patrimoniales. L’os à ronger qui nous est octroyé consiste à choisir des zones sans enjeux, à enjeux faibles, à enjeux modérés et à enjeux forts à partir des secteurs présélectionnés par un comité technique interne à l’administration !
Des « émissaires » de la FED au titre de délégués régionaux ont été « prendre la température » de ces réunions. Ils n’ont pu que déplorer la non prise en compte des nuisances visuelles, de bruits et de santé des riverains. Les indemnités dues à ces nuisances et aux dévaluations immobilières n’ont pas à être abordées. Les impacts considérés sur les activités locales, le patrimoine paysager et culturel restent très suggestifs. Devant ces parodies de concertation, les délégués régionaux de la FED, les uns après les autres claquent la porte estimant qu’ils n’ont pas à cautionner de tels choix.

Basse Normandie Environnement (BNE / FED) a décidé d'affirmer sa position devant les délégués de Caen selon les termes suivants:
« Choisir des zones d’installations d’éoliennes à enjeux forts, modérés, faibles ou nuls revient à séparer la population en citoyens privilégiés (généralement urbains, gros consommateurs d’énergie) et « sous » citoyens (exclusivement ruraux) qui devront subir les nuisances visuelles, sonores, la dévaluation immobilière, sans avoir pu donner un seul instant leur avis.
Qui nous donne ce droit ? Ne sommes-nous pas tous égaux devant nos lois républicaines ?
Vouloir faire des classements entre sites classés, sites inscrits, réserves naturelles, parcs naturels régionaux, réseau Natura 2000, unités paysagères diverses, etc.… prouvent en soit que ces machines n’ont aucune place dans nos paysages.
A l’heure où la Convention Européenne du Paysage a en France valeur de loi, nous estimons que tout paysage quel qu’il soit est un cadre de vie qu’il faut respecter.
En conséquence toutes les associations, tous les adhérents de BNE / FED ne cautionneront un tel découpage de notre région en zones propices ou non à l’installation d’éoliennes industrielles ».

Les promoteurs éoliens sont évidemment omniprésents à ces réunions de décisions. Ils exercent une pression excessive sur les services administratifs instructeurs. Il nous appartient de dénoncer sans relâche, la prise en main de nos régions par ces affairistes. Nous sommes en droit de parler de « corruption » exercée sur nos élus. Cette perversion par l’argent n’avait jamais atteint une telle ampleur sur notre territoire. L’acharnement des sociétés privées pour faire aboutir leur projet coûte que coûte à tous les stades de développement (ZDE, Enquête publique, tribunaux) met en danger notre droit constitutionnel promulgué le 01/03/2005 « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ».
Sommes-nous encore chez nous ?

Nous devons prôner d’autres solutions énergétiques
Nul doute qu’après avoir démonté l’affirmation « l’éolien, c’est mieux que le nucléaire », on nous posera la question « mais alors que proposez vous ? »
La FED, est une structure qui a du faire d’abord face à l’urgence c’est à dire aux multiples appels quotidiens de SOS de citoyens confronté à l’éolien sur le terrain.
Elle a par obligation concentré son combat contre l’éolien industriel.
N’oublions pas cependant que l’en tête de sa première plaquette de 2008 stipulait : « Plébisciter les technologies d’économie d’énergie, Les énergies renouvelables efficaces Pour un environnement durable ».
La FED n’est pas une entité abstraite et elle a des moyens limités. Son travail est uniquement basé sur l’action de bénévoles qui y passent beaucoup de temps. Elle ne reçoit aucune subvention et n’a aucun salarié. Or il devient primordial de mettre en valeur un certain nombre de technologies énergétiques. Nous avons déjà des dossiers à proposer. C’est en conséquence un appel à des spécialistes bénévoles que nous lançons. Qui veut bien prendre en charge certains secteurs ? Nous brossons ci-dessous un certain nombre de pistes non exhaustives et dans un ordre non nécessairement prioritaire.


ECONOMIES D’ENERGIE

Les panneaux solaires thermiques, les chauffages géothermiques, aérothermiques sont aujourd’hui accessibles. Ils peuvent être installés tant sur les maisons neuves que sur les bâtiments anciens. La FED demande que les particuliers soient largement soutenus dans leurs installations par des subventions et des crédits d’impôts.
L’isolation des bâtiments (sols, toits, façades) doit être également aidée financièrement. Le Grenelle II a rendu obligatoire le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) pour chaque résidence. Le but de l’amélioration énergétique est il atteint si cela doit se réduire à l’obtention d’un certificat (payant) pour chaque propriétaire ? Là encore, l’état ne s’est pas donné les moyens de réaliser de réelles économies d’énergie puisqu’il n’a rien prévu pour le soutien aux particuliers.


AUTRES FORMES D’ENERGIES

Biomasse – Biogaz est la réponse apportée par Bernard Schumpp, administrateur de la FED. La technique Biomasse –Biogaz avec énergie primaire biométhane injectée dans le réseau public est équivalent à une production d’énergies à la disposition de tous , valorisant des déchets, créant des emplois locaux et produisant de l’énergie électrique permettant de remplacer - en mieux répartie sur le territoire - des centrales nucléaires. Avec le biométhane en énergie primaire, on peut produire en plus chaleur dans les chaufferies, chaleur et électricité par cogénération, biocarburant GNV (Gaz Naturel pour véhicule à 97 % de méthane CH4). On répond ainsi de façon assez complète à la problématique des GES en réduisant le CH4, en éliminant une grande partie du CO2 produit dans les transports et en apportant du chauffage. Même si les mécanismes financiers sont semblables à ceux de l’éolien au moins l’argent du contribuable ne s’évadera pas car la technologie est simple et existe en France. La production d’énergie est incomparable puisqu’elle peut se substituer au nucléaire contrairement à l’éolien. C’est une solution efficace pour un environnement durable car elle part de la nature.

Les grands barrages hydroélectriques sont largement exploités et offrent une marge de manœuvre limitée. Encore conviendrait-il de les tenir en bon état d’exploitation.
Des études d’impact (perturbations physiques et biologiques dues aux variations de débit) ne peuvent elles pas être diligentées pour l’aménagement de nouvelles micro- et mini-centrales sur les cours d’eau ainsi que la modernisation et restauration d’installations déjà existantes?

Le photovoltaïque a pris un essor fulgurant ces 2 dernières années à tel point que le gouvernement a été obligé, à juste titre, de stopper la spéculation, compte tenu du tarif élevé de son prix d’achat par EDF (de 31 c€ / kWh au sol à 58 c€ / kWh intégré au bâti).
La FED pourrait accepter la production électrique par les panneaux photovoltaïques à plusieurs conditions. Que l’électricité produite serve d’abord à la consommation propre du producteur. Les reventes à EDF doivent se faire dans les limites du raisonnable sans que le consommateur soit la victime financière en bout de chaîne. Mais il apparaît avant tout nécessaire de faire avancer les recherches pour remplacer les semi-conducteurs au silicium polluants par des matériaux organiques.

La France est à la remorque concernant les programmes de R&D (Recherches et Développement) concernant les filières énergétiques dites prometteuses. Le président de la FED, Jean-Louis Butré se plaît à dire que le coût de 2,5 milliards d’euros de l’éolien par an en France est l’équivalent du budget du CNRS (Centre National de Recherche Scientifique). Le CNRS emploie 80.000 chercheurs. Qu’attendons-nous pour créer un pôle « R&D Energie » qui pourrait fournir des emplois à nos universitaires, thésards, ingénieurs, techniciens au chômage ? Le financement de ce pôle tout en écartant les spéculateurs financiers de l’éolien, aboutirait à la mise au point de nouvelles technologies énergétiques. Celles-ci pourraient véritablement et durablement créer des nouveaux emplois de la conception, à la fabrication et à la maintenance, contrairement aux promesses mensongères des membres du SER.

Les énergies marines sont une des filières émergentes. Les retours d’expérience des hydroliennes montrent une certaine maturité qui permet d’atteindre à moyen terme des productions électriques qui restent néanmoins de faible puissance. Les laboratoires qui étudient l’énergie de la houle, l’énergie thermique des mers sont ils décemment financés pour aboutir à des résultats pratiques ?

Nous ne citerons pas ici tous les procédés accessibles sur Internet mais il faut savoir que la France a pris par exemple un réel retard dans la technologie clé de la pile à combustible dont l’utilisation croît dans de nombreux nouveaux domaines : ordinateurs, voitures propres, etc.…

Nous pouvons rêver avec le solaire thermodynamique. Citons Claude Acket (Sauvons le Climat) « L’irradiation solaire qui arrive sur terre est à son maximum d’environ 1 kW/m². Mesuré sur l’année en énergie thermique, le gisement solaire varie en France de 1 000 kWh/m² dans le nord, à 1 800 dans le sud. Au milieu du Sahara, ce gisement monte à 2 500.
Mais seule une fraction de cette énergie thermique pourra être captée. Par exemple, compte tenu des rendements avec les capteurs plans fixes utilisés pour le chauffage, nous pouvons compter annuellement en France de 400 à 700 kWh/m². Il faut souligner qu’il s’agit bien ici de kWh thermiques. En tenant compte du rendement de conversion, un seul km² de Sahara pourrait produire 250 GWh d’électricité par an. Ainsi il suffirait de couvrir un carré de 300 km de côté pour répondre aux besoins actuels d’énergie électricité dans le monde entier (20 000 TWh) ». Claude Acket cite une application de centrale thermodynamique en Espagne et la compare à une centrale photovoltaïque du Portugal.


GRENELLE DES ENERGIES

On peut constater combien le « Grenelle de l’Environnement » a pris la compétence énergétique par le petit bout de la lorgnette. Le lobby éolien (SER et ses adhérents, l’Ademe…) a piloté de bout en bout les propositions réduisant la problématique au slogan « Non au nucléaire, Oui à l’éolien »


La FED demande la convocation d’un « Grenelle des Energies » comprenant le nucléaire qui avait été exclu du « Grenelle de l’environnement ».
La FED demande que tous les scénarios énergétiques soient enfin étudiés sans tabous, en incluant leurs conséquences sur la sécurité, l’économie, l’industrie, l’environnement et l’emploi.
Les programmes « énergies renouvelables » actuels basés sur des mécanismes financiers contestables, sont des « leurres » qui ne résolvent aucun problème énergétique mais au contraire les amplifient et conduisent notre pays à sa ruine et son déchirement social.
Ils dilapident depuis des années tous les budgets d’aides publiques au détriment d’un grand programme de recherche sur les économies d’énergies et les futures Energies Renouvelables porteuses de vrais emplois à terme
Cette concertation nationale doit prendre en compte la nécessité fondamentale de faire des économies d’énergies en les mettant à la portée de chaque ménage.


Hervé Texier
06 89 58 70 27
Président de Basse Normandie Environnement
Vice Président de la Fédération Environnement Durable
asso.bne@gmail.com

lundi 7 mars 2011

LES ÉOLIENNES VALENT-ELLES LE DÉCLASSEMENT DU MONT-SAINT-MICHEL ?

PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITE

Canisy, le 6 mars 2011

Le Comité exécutif d’ Europa Nostra, organisation européenne de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine, s’est rendu samedi 5 mars, à Argouges (Manche), commune située sur la ligne de crête qui domine la baie du Mont Saint Michel, pour apprécier le  risque de dégradation du site lié  au projet de développement d’installations éoliennes en co-visibilité.

Europa Nostra - qui regroupe plus de 250  associations du patrimoine, actives dans 45  pays d’Europe, dont les vingt-sept Etats membres de l’Union européenne - a voulu ainsi exprimer  son incompréhension face à la décision prise par le préfet de la Manche accordant un permis de construire pour  l’implantation d’éoliennes sur la commune d’Argouges , et ce  en dépit de l’avis défavorable du commissaire enquêteur .

« Le Mont Saint-Michel n’est pas seulement un des monuments les plus visités au monde. Il est l’un des  joyaux de l’histoire de la chrétienté, un monument de spiritualité et d’architecture. Savoir que la splendeur de son site, dont l’universalité est reconnue par le classement au Patrimoine mondial de l’UNESCO, risque d’être profondément altérée par l’installation de dizaines  de machines industrielles qui rivalisent en hauteur avec l’Archange , est une illustration dramatique du mélange des genres entre affairisme et politiques publiques » a déclaré Denis de Kergorlay, président exécutif d’Europa Nostra, lors de sa visite à Argouges. 

« Face au risque réel de déclassement par l’UNESCO de ce site majeur, Europa Nostra ne peut qu’appeler au sursaut des consciences, à l’indignation légitime de la société civile, pour rappeler qu’il y a des limites au non-respect du patrimoine culturel de l’humanité, et que les gouvernements et les institutions européennes devraient  entendre  ce sentiment d’indignation », a ajouté Denis de Kergorlay.

Les responsables du patrimoine mondial de l’UNESCO ont déjà exprimé auprès du gouvernement français toute leur inquiétude alors même que de nombreux projets d’éoliennes sont en cours d’instruction sur des communes voisines, notamment dans le département limitrophe d’ Ille et Vilaine, situées également sur la ligne de crête qui domine la Baie .

Si le projet d’Argouges venait à se réaliser , ces éoliennes seraient visibles depuis le Mont Saint-Michel , dégradant ainsi un paysage immuable et unique , dont la valeur universelle exceptionnelle est reconnue par le classement au patrimoine mondial. Ce classement impose à l’Etat d’en être le «  comptable » aussi bien devant ses citoyens que devant les instances de l’UNESCO quant à la conservation et la protection du site.

Europa Nostra demande donc solennellement aux pouvoirs publics français - mais aussi à  chaque Etat membre de l’Union européenne pour le territoire les concernant - que le respect des sites paysagés et bâtis soit mieux pris en compte dans les politiques publiques . Cette demande s ‘applique notamment à  la mise en place d’installations industrielles nouvelles ,  hors normes et  à caractère privé, telles que les éoliennes ; elle s’inscrit  dans la logique même du développement durable qui devrait permettre aux générations futures de disposer de paysages culturels et de sites et monuments préservés.

Cette visite à Argouges , faisait partie du programme de la réunion qui s’est tenue les 4-5 mars à Canisy (Manche), sur invitation de M Denis de Kergorlay, président exécutif d´Europa Nostra. : elle a permis de confirmer la co-visibilité  de ce projet d’installations éoliennes avec  le  Mont Saint-Michel.

Outre le cas des éoliennes menaçant la Baie du Mont Saint Michel, le Comité exécutif d´Europa Nostra s´est penché sur d´autres cas de sites exceptionnels menacés en Europe : les thermes romains de Allianoi en Turquie en train d’être engloutis  par les eaux d’un barrage ;  le site romain de Rosia Montana en Roumanie menacé par une installation minière intensive ; la ville «  fantôme » de Famagouste à Chypre, victime des divisions politiques ; ainsi que  les grandes menaces sur les magnifiques  patrimoines culturels du  Kosovo et des  pays du Caucase. …