vendredi 25 février 2011

Autre témoignage sur le bruit des éoliennes

Article dans le quotidien OUEST FRANCE du jeudi 24 février 2011 :

"Didier et Annick Noury, dans leur jardin. Les six éoliennes du parc de Saint-Servant-sur-Oust Lizio ne sont qu'à un kilomètre de leur habitation.
La Fédération bretonne pour l'environnement demande un moratoire sur les éoliennes. Une décision qui fait suite à la détresse d'un couple de Saint-Servant-sur-Oust, près de Josselin.
« On se sent sans arrêt agressé, même dans notre maison fermée, dit Didier Noury, 57 ans. Ca me serre dans la poitrine. C'est un bruit intrusif qui nous rend fous. On a de violents maux de tête avec ma femme. La dernière fois, je me suis enfermé dans le hangar tellement je ne le supportais plus, c'était à en pleurer. »
Lorsqu'ils ont acheté cette longère en 2008, ces retraités ne savaient pas que six éoliennes allaient être mises en route à la fin de l'année suivante. À un kilomètre de chez eux, au lieu-dit le Poncerioux. Depuis, une dizaine de plaintes sont tombées,
venant notamment du lieu-dit d'à côté, le Temple et des hameaux alentours.
Problème vibratoire
Une situation jugée inadmissible par la Fédération bretonne pour l'environnement (FBE), regroupant une quarantaine d'associations. Elle exige le moratoire immédiat de ces éoliennes, ainsi que dans d'autres communes gérant d'autres parcs (Saint-Malo-des-Trois-Fontaines...), puis étendu à toute la Bretagne.
« La sécurité des gens est en cause dans cette histoire, avance Christian Faury, président et ingénieur à la retraite. Il y a manifestement des dysfonctionnements à Saint-Servant : on entend les éoliennes à Poncerioux comme si elles étaient à 500 mètres. Il y a un problème de réglages. »
« Nous respectons le règlement en matière de bruit, répond le directeur général d'Eole génération, constructeur et exploitant du parc éolien. Mais il existe un problème vibratoire à un endroit, relevant des basses fréquences. Nous cherchons d'où vient le problème et nous sommes conscients des inquiétudes des riverains. »
« Le bruit est gravé dans nos têtes »
Deux cabinets acoustiques privés mènent l'enquête. Elle fait suite à d'autres études de réglementations menées l'an dernier.
L'expertise avait notamment conclu à une conformité du bruit le jour, mais pas la nuit. « Depuis, l'exploitant a eu la présence d'esprit d'arrêter les éoliennes de 22 h à 7 h du matin, explique Didier Noury, ancien ouvrier à Saint-Nazaire. On peut dormir, mais le bruit reste gravé dans nos têtes, un cauchemar. »
Un cauchemar, qui a poussé le couple à faire une grève de la faim, pendant une huitaine de jours. Ils l'ont arrêté en raison du diabète de Didier, il y a moins d'une semaine.
« On continue de se battre », poursuit Annick. Ils peuvent compter sur le soutien du maire de la commune, Alain Commandoux. « J'ai pu constater que le bruit était insupportable, comme des avions à réaction. J'ai averti l'Agence régionale de la santé, qui a fait remonter le dossier à la préfecture », précise le maire.
En attendant, Didier et Annick n'ont pas choisi de traiter avec le conciliateur du tribunal d'instance de Vannes, par lequel est passé l'exploitant pour régler les litiges... A la place, ils ont planté des sapins au fond de leur jardin. "

mardi 22 février 2011

Le témoignage d'un riverain d'éoliennes

Pour avoir devant mes fenêtres 5 éoliennes industrielles, je peux vous dire que c’est très pénible à supporter!
Dans les projets « d’implantation d’éoliennes », les mesures sonores ne représentent absolument pas le bruit réel que les riverains devront subir, puisque ces mesures sont réalisées par modélisation.
Il n’est généralement pas pris en compte: des aléas sonores, la topographie, la différence jour/nuit (la nuit, la propagation du bruit est plus élevée que le jour), les basses fréquences et les infrasons.
Avec vent de 6m/s ou plus, le bruit éolien, peut atteindre un niveau sonore élevé et se propager sur plusieurs kilomètres à la ronde!
Il faut tenir compte du bruit mécanique: l’usure des engrenages, la déformation des pales etc... augmentent le bruit!
Les pales font tout de même plus de 1500 révolutions/heure grâce à un multiplicateur de
vitesse pour entraîner le générateur. Le bruit produit par une éolienne atteint
120 dB au niveau de la nacelle (bruit d’une discothèque).
Les mâts sont aussi de plus en plus hauts, (90, puis 115 m) or les sons se propagent plus facilement si leur source est plus élevée, puisqu’en hauteur il y à moins d’obstacles à leur propagation.
Il faut tenir compte du bruit aérodynamique: Il est causé par les irrégularités de flux d’air autour des pales, autour du mât, et par les changements de vitesse du vent. On ne peut pas l’éradiquer.
Avec un vent jusqu’à 15m/s, les pales fendent l’air comme les ailes d’un planeur et émettent le même bruissement. Au delà, des turbulences sur le bord de fuite de la pale génèrent des bourdonnements.
La vitesse de rotation pour chaque turbine à trois pales étant de l’ordre de 28 tours par minute en vitesse de croisière, le résultat est de 84 battements/min soit 5040 battements/h, soit 120960 battements/24 h.
Il s’agit d’un bruit de type rythmique, il est donc dérangeant pour l’oreille, qu’il soit faible ou non, ce qui conduit à la fatigue auditive!
Ces nuisances sonores, générées par les éoliennes perturbent: les rythmes cardiaque et respiratoire ainsi que le sommeil.
Pour exemples:
1) Les riverains, de l’éolienne de Boussu-en-Fagne, et ceux, des 4 éoliennes du zoning de Baileux, dans un périmètre allant jusqu’à plus de 1000 mètres, subissent les nuisances sonores. Leur santé en est très affectée (maux de tête, vertiges, perte de sommeil, palpitations, stress, dépression...).
2) Mon habitation se situe à 2km300 des 4 éoliennes de Baileux, le bruit de ces machines s’y entend très distinctement.
En outre, je subis, côté sud-ouest, les nuisances suivantes:
a) flashs lumineux toutes les 2 secondes, soit 52800 X/ 24heures,
b) le mouvement des pales, c’est-à-dire: 483840 X/24heures!
Les mêmes nuisances côté E., sont produites par l’éolienne de Boussu, qui se situe à 4 km, 43200 flashs, 120960 battements.
Les nuisances pour les riverains et pour les promoteurs de superbes bénéfices!
Thirault. (Belgique)

lundi 21 février 2011

RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES À PROPOS DE LA CSPE

La Cour des Comptes critique dans son rapport annuel publié jeudi le mode de financement des énergiesrenouvelables, qui fait peser une lourde charge sur les comptes d'EDF et repose sur un "quasi-impôt" dont le niveau n'est pas soumis à l'approbation régulière du Parlement.
Le soutien aux énergies renouvelables (solaire, éolien, etc.) est financé par la Contribution au service public de l'électricité (CSPE).
Rappelant qu'il s'agissait d'un "prélèvement assis sur la consommation électrique, payé par tous", la Cour des Comptes estime que "le taux, et au-delà les conditions de prélèvement de ce quasi-impôt devraient faire l'objet d'une autorisation périodique et d'un contrôle du Parlement".
Ce n'est actuellement pas le cas, le Parlement ayant confié fin 2010 à la Commission de régulation de l'énergie (CRE) le soin de fixer la CSPE, sauf décision contraire du gouvernement avant le 31 décembre de chaque année.
Les sages de la rue Cambon soulignent aussi que le niveau de la CSPE n'a pas été modifié entre 2004 et 2010, quand bien même les charges qu'elle sert à financer augmentaient rapidement, du fait notamment du fort développement de l'énergie solaire.
Le déséquilibre qui en découle "pèse sur le fonds de roulement d'EDF", note la Cour. Cela représentait une charge cumulée de 2,8 milliards d'euros fin 2010, selon le groupe public d'électricité. Et la situation pourrait s'aggraver car les charges de la CSPE devraient encore augmenter pour atteindre 5 milliards d'euros en 2020.
La Cour plaide donc pour une maîtrise des charges, critiquant notamment des tarifs d'achat de l'énergie solaire "trop attractifs" et fonctionnant "à guichet ouvert" pour des "filières peu matures où l'évolution des technologies conduira à une évolution rapide des coûts de production".
Le gouvernement doit justement annoncer une réforme du système de soutien à l'énergie solaire d'ici au 8 mars.
Les sages estiment aussi qu'il faut "s'interroger sur l'opportunité" de soutenir la cogénération (production simultanée d'électricité et de chaleur), qui représente environ 20% des charges de la CSPE en 2011, alors que ce n'est pas une priorité gouvernementale en matière de politique énergétique.
Enfin, elle se demande s'il est "justifié" de faire reposer le financement des énergies renouvelables "sur le seul consommateur d'électricité".
Dans leur réponse à la Cour, les ministres de l'Economie et de l'Energie, Christine Lagarde et Eric Besson, défendent le système actuel en affirmant qu'il est "vertueux et équitable" que le coût complet de la production d'électricité "soit internalisé dans les prix de vente".
Le ministre du Budget François Baroin partage, lui, l'analyse de la Cour et estime que "le Parlement devrait être en mesure de contrôler le dispositif et son équilibre" au vu "des enjeux budgétaires et financiers".
Enfin, le patron d'EDF Henri Proglio "adhère aux observations de la Cour" en observant que les augmentations de facture nécessaires au financement des énergies renouvelables "ne pourront avoir qu'un effet préjudiciable à l'image d'EDF auprès du consommateur final".
Il souligne que ces hausses de facture "devront s'ajouter aux hausses tarifaires nécessaires" au "bon fonctionnement" de l'outil industriel d'EDF.
La CSPE est passée de 4,5 euros par mégawatheure (MWh) à 7,5 euros/MWh le 1er janvier 2011, provoquant une augmentation de la facture des consommateurs de 3%, qui est venue s'ajouter à une hausse des tarifs de 3% le 15 août.

mardi 15 février 2011

Projet de site Seveso II près de Montreuil-Bellay

Article de la Nouvelle République du 14 février 2011

"L'annonce faite en début de semaine dernière de la « résurgence » d'un projet de stockage de déchets classé Seveso 2 à Montreuil-Bellay (49), aux portes du Loudunais, a provoqué l'inquiétude de plusieurs associations.
Les représentants d'ADEASLA, « Bien vivre en Loudunais », Apache et « Vol au vent », quatre associations qui militent pour un développement écologique et économique durable, se sont réunis samedi matin pour faire le point sur ce dossier.
« Cet entrepôt de stockage met en péril non seulement la commune où il sera installé, mais nuirait également gravement aux intérêts économiques et écologiques des habitants du Loudunais, a déclaré un des participants. Nous sommes tous étonnés que ce site puisse même être envisagé alors que cet entrepôt serait édifié au-dessus d'une nappe phréatique, enclavé dans une zone classée Natura 2000 et à proximité d'une zone peuplée. » Au cours de cette réunion, une autre inquiétude s'est fait jour, l'impact qu'un tel projet pourrait avoir sur l'installation de Center Parcs en Nord-Vienne."

Il convient de rappeler que si les investisseurs, effrayés par l'impact négatif d'un site Seveso II sur le tourisme, venaient à annuler leur projet d'installation d'un Center Parc dans le Loudunais, les pro-éoliens ne manqueraient de relancer leur étude pour une ZDE (Zone de Développement Eolien). Tous les projets de parcs éoliens dans le Loudunais reviendraient alors en force.
Les quatre associations environnementales du Loudunais vont donc s'intéresser de près à ce dangereux projet.