lundi 27 juin 2011

L'UNESCO demande la suspension des projets éoliens autour du Mont-Saint-Michel

Hier, le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco a demandé à la France la suspension des projets de parcs éoliens, y compris ceux déjà approuvés, qui pourraient avoir un impact visuel sur la baie du Mont-Saint-Michel.
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Le comité, qui tient sa session annuelle à Paris jusqu'au 29 juin, a réclamé cette suspension en attendant un prochain examen en 2012.
Plusieurs projets de parcs éoliens sont à l'étude dans la région du Mont-Saint-Michel, mais le projet d'Argouges (trois éoliennes d'une centaine de mètres de haut) est le seul à avoir déjà obtenu le feu vert de la préfecture de la Manche.
Selon l'ONG Europa Nostra, qui regroupe plus de 250 associations du patrimoine en Europe, ces éoliennes, à 20 km du Mont-Saint-Michel, "seraient visibles" depuis le fameux site et "dégraderaient un paysage immuable et unique".
"Un impact potentiel sur le cadre paysager"
Lors de sa session de 2010, le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco s'était déjà dit "préoccupé par l'impact potentiel des éoliennes sur le cadre paysager" du Mont-Saint-Michel et de sa baie. Mais, en attendant, ce joyau de l'Occident médiéval, construit sur un îlot rocheux au milieu de grèves immenses soumises au va-et-vient de puissantes marées, à la limite entre la Normandie et la Bretagne, n'est pas menacé d'un retrait de la liste du Patrimoine mondial sur lequel il figure depuis
1979.

Elles ne doivent pas être visibles depuis la Merveille de l’Occident, ou visibles quand on la regarde : la France doit suspendre tout projet d’installation accepté ou en cours.

À l’unanimité, la 35e session de l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, réunie au siège de l’organisation, à Paris, a interpellé, jeudi, la France à propos du Mont-Saint-Michel. Elle lui demande de renforcer la protection du site classé au Patrimoine mondial depuis 1979.
Sont concernés les projets d’installation d’éoliennes autour de la baie. « L’État doit
suspendre tout projet approuvé ou en cours », indiquait, hier, l’Unesco. Elle recommande à l’État « de mettre en œuvre un plan de gestion de la vue autour du Mont ». Ce plan exclurait toute construction d’éolienne « visible quand on regarde le site » et « visible depuis le site ».
Or, en certains points, le Mont est visible à plus de 40 km ! L’État devra faire un rapport sur ce plan de gestion « à la 36e session, en juin 2012 ».

Enfin, l’Unesco demande à l’État « d’inviter une délégation de l’Unesco à se rendre sur place ». C’est la procédure diplomatique en vigueur : « Nous ne pouvons pas venir sans invitation », rappelle le porte-parole de l’Organisation. Si la France répond favorablement dans les tout prochains jours, la délégation pourrait venir au Mont « à l’automne ».
Source : Ouest-France

Communiqué de la FED

La Fédération Environnement Durable (FED) se félicite de la décision du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco qui le 23 juin 2011 a officiellement demandé à la France la suspension des projets de parcs éoliens, y compris ceux déjà approuvés, qui pourraient avoir un impact visuel sur la baie du Mont-Saint-Michel .

Pour sauver ce site emblématique la FED et la plateforme européenne contre les éoliennes industrielles (EPAW), avaient organisé le 26 septembre 2009 une marche internationale dans la baie du Mont-Saint-Michel, qui avait regroupé des citoyens de plus de 23 pays.

Depuis cette date avec la Fédération régionale Basse Normandie Environnement (BNE) elle a mené un combat sans répit en faisant appel à l’opinion internationale pour sauver le Mont-Saint-Michel des 11 projets éoliens en cours qui le menacent. Elle s’était révoltée notamment contre l’accord par les services de l'État d'un premier permis de construire d'un parc éolien à Argouges Manche.
Elle remercie l’Unesco et l’association Europa Nostra regroupant plus de 250 organisations non gouvernementales et dont les prises de position ont été sans ambiguïté.
Elle prend acte de la clairvoyance des Sénateurs de la Commission de la Culture du Sénat qui se sont rendus sur place et ont exprimé leur vive inquiétude de voir ce site déclassé du patrimoine mondial de l’Unesco.

Jean-Louis Butré
Président Fédération Environnement Durable