mercredi 21 mars 2012

ÉLECTRICITÉ : SURCOÛT À CAUSE DES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Le développement des énergies renouvelables en France engendrerait un surcoût de 7 milliards d'euros pour EDF...
Un surcoût qui aurait, selon Henri Proglio, le grand patron d'EDF, des conséquences directes sur le prix des factures électriques.
Les prix de production des énergies renouvelables demeurent largement supérieurs aux prix de production des énergies traditionnelles (nucléaire, thermique, hydroélectricité) et ces énergies nouvelles sont financées en France par la contribution au service public de l’électricité (CSPE), qui permet leur développement en assurant leur compétitivité grâce à des subventions publiques.
Mais qui dit subventions dit coûts indirects pour les consommateurs. C'est le cas de la CSPE, qui aligne tous les tarifs électriques malgré de fortes disparités en matière de coûts de production : 85 euros le MWh éolien terrestre, entre 170 et 200 euros le MWh éolien marin et entre 213 et 600 euros le MWh photovoltaïque. Dans le même temps, le MWh nucléaire est estimé par exemple à 49,5 euros.
Dans le cadre de la CSPE, EDF est contraint de racheter la production d'énergies renouvelables aux prix fixés par le gouvernement, ce qui engendre selon Henri Proglio un surcoût de 7 milliards d'euros par an d'ici 2020 pour l'opérateur public. Et le patron d'EDF de détailler les surcoûts des renouvelables.
Il estime ainsi qu'un milliard d’euros par an sont dévolus au rachat de production de l’éolien terrestre, deux milliards pour l’éolien marin (ou offshore), 2,5 milliards pour le photovoltaïque, un milliard pour la filière biomasse et 450 millions pour la cogénération. Soit un total de 7 milliards d'euros que M. Proglio a détaillé la semaine dernière lors de son audition devant une commission du Sénat.

Face à ces surcoûts, qui selon EDF pénalisent les consommateurs et entrainent un renchérissement du prix de l'électricité, "le dispositif de financement doit être aménagé (...). Ce financement pourrait être assuré par un fonds alimenté sur une assiette beaucoup plus large". Et Henri Proglio de conclure en assurant encore une fois que "le nucléaire existant est le moyen de production le plus compétitif" et en plaidant devant les parlementaires pour un prolongement de la durée de vie des centrales françaises.

vendredi 16 mars 2012

NON À L'ÉOLIEN EN SUD-TOURAINE : LES BONS ARGUMENTS

Association Environnementale Sud Touraine
41, rue de la Varenne 37600 Beaulieu lès Loches

A Monsieur le Préfet d’Indre et Loire

Monsieur le Préfet

Nous avons pris connaissance du schéma régional éolien (SRCAE) et souhaitons vous manifester notre vive mais réfléchie opposition à tout projet d’implantation d’un parc éolien sur notre territoire de la Touraine Côté Sud. En voici les raisons :
1°) Ce schéma est maintenu malgré l’opposition des responsables locaux :
Les Communautés de Communes et les Communes ont consulté différents avis et pris, en toute connaissance, la décision qui leur semblait la meilleure pour le développement de notre territoire, or le schéma régional éolien intègre à nouveau des zones qu’il juge « favorables » alors que les élus locaux, lors de la consultation de 2011, ont refusé que des ZDE y soient réalisées.C’est le cas de la CC de Loches Développement et du Grand Ligueillois.
2°) Notre territoire n’a pas de vents suffisants pour assurer un rendement correct :
Notre territoire se situe dans une zone 4 (sur 5) de l’échelle des vents (vitesse de 4,5 à 5,5 m secondes) avec de fréquentes périodes de dévente lors des hautes pressions estivales (anticyclone des Açores) et hivernales ( anticyclone sibérien). A-t-on le droit d’engager des investissements lourds, très impactants pour l’environnement, très coûteux pour la collectivité au regard de ces paramètres ?...
3°) L’éolien industriel s’inscrit contre l’intérêt de notre territoire de la Touraine Côté Sud :
Notre territoire est riche de son patrimoine, de son artisanat, de son agriculture, de son tourisme vert servi en particulier par un réseau important de gîtes de grande qualité et de son tissu associatif. Le maintien et le développement de ces atouts sont des facteurs fondamentaux de notre économie fragile et de sa pérennité. Les collectivités territoriales et l’Agenda 21 ont retenu le tourisme comme principale activité d’avenir du Sud Touraine. L’implantation d’éoliennes industrielles porterait gravement atteinte aux projets économiques et à tous les efforts de valorisation entrepris jusqu’alors :
• Destruction de nos paysages ouverts, avec une forte co-visibilité à 15 km et plus. (Cité royale de Loches, Prieuré du Louroux, et une multitude d’églises et de demeures de caractère qui illustrent la richesse patrimoniale de notre territoire...)

• Atteinte à l’économie du tourisme : la Touraine du Sud est reconnue par tous comme un lieu privilégié pour le tourisme vert, la villégiature, avec ses gîtes, maisons d’hôtes, hôtels, campings et résidences secondaires.
Personne ne fera le choix délibéré de venir en vacances à proximité d’un parc éolien : nuisances visuelles, sonores, pollution lumineuse le jour et surtout la nuit, paysages dégradés... 65% des touristes souhaitent ne pas avoir d’éoliennes à proximité (études canadienne, française et écossaise...) Conséquence directe : perte d’emplois dans ce secteur vital pour notre économie.

• Atteinte grave à la valeur des biens immobiliers des riverains : devenus invendables à proximité, ou subissant des pertes de 50% à 20% en fonction de l’éloignement (fait confirmé par des jugements: Cour d’Appel de Rennes 20 sept 2007 – Tribunal de Grande Instance d’Angers 9 avril 2009 – Tribunal de Grande Instance de Bressuire 3 mai 2010...)

• L’un des dommages collatéraux, et non des moindres pour notre économie, est la baisse de l’activité artisanale. Ce phénomène grave a été dûment constaté dans les zones qui subissent des parcs éoliens. En effet, qui envisagerait des travaux d’amélioration ou d’embellissement d’une propriété qui a perdu une valeur importante ? Conséquence directe : perte d’emplois dans ce secteur vital pour notre économie.

• Une autre atteinte à l’économie locale est la perte de revenus fiscaux pour les collectivités locales: La dépréciation des biens immobiliers impactés par un parc éolien et les nuisances induites, entraînent une révision des valeurs locatives à la baisse, et donc des impôts directs locaux (IDL) dus par les particuliers : taxe d’habitation (TH), taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) qui sont calculés à partir d’une valeur locative cadastrale.
L’activité de vente des biens immobiliers en co-visibilité avec un parc éolien s’effondre, d’où perte de revenus fiscaux liées à la taxe sur les transactions immobilières : 1,20% pour la commune ou CC, 3,60% pour le département, 0,29% pour l’état. Des calculs prévisionnels sur des collectivités apportent la preuve que les pertes cumulées sont supérieures aux revenus générés par les parcs éoliens.

• Une atteinte à la faune : Une zone Natura 2000 qui abrite l’outarde Canepetière (espèce menacée d’extinction), a bénéficié de l’appui du monde agricole et de subventions diverses, elle est menacée par une possibilité de ZDE en zone 11A

4°) Et les hommes dans tout cela ?
L’éolien industriel est l’énergie renouvelable la plus contestée : sondage octobre 2009 pour ou contre les éoliennes à 20km du Mont St Michel: 84,54 contre - sondage France 3 le 6 mai 2009 sur le développement de l’éolien en Auvergne: 87,9% non et 12,1% oui - sondage radio Alpes Sud novembre 2008: contre l’éolien: 91,2% et 8,8% pour.

Pourquoi ce rejet ?
. Parce que l’éolien industriel est une captation et une mutilation d’un bien commun : le paysage, au profit de quelques promoteurs qui pratiquent une politique opaque (promesses secrètes de baux mirobolants) avec des avantages spéculatifs inacceptables, particulièrement en cette période de crise.
. Parce que la valeur des biens des riverains est gravement amputée sans aucun dédommagement.
. Parce que la création d’un parc éolien c’est la destruction du lien social : il y a ceux qui profitent des baux et ceux qui pâtissent des nuisances. D’où la zizanie parmi les habitants.
. Parce que les nuisances sont réelles : bruits irréguliers, effet stroboscopique, pollution lumineuse la nuit surtout, des infrasons, imprégnation rétinienne, qui engendrent maux de tête, insomnie, acouphènes, irritabilité...Des phénomènes (variables en intensité selon la distance et la sensibilité des individus) dénoncés par plusieurs scientifiques, dont récemment le Docteur Nicole LACHAT biologiste Dr ès sciences qui a étudié les conséquences des infrasons sur les riverains. Elle s’appuie sur ses observations et sur celles de ses confrères au niveau mondial. L’académie de médecine ne conseille-t-elle pas une distance de 1500m entre une éolienne et les habitations ?
5°) Quel intérêt supérieur pourrait justifier le développement de l’éolien industriel ?
Le changement climatique, la diminution des GES, la diversification des sources d’énergie sont les arguments mis en avant. Nous y souscrivons mais l’éolien ne répond pas à ces attentes.
Notre région se signale par une production d’énergie électrique importante, supérieure à ses besoins. En vertu de la règle qui consiste à limiter les distances de transport de l’électricité en raison des déperditions, des parcs éoliens en complément ne se justifient pas.
Certains promoteurs présentent l’éolien comme une alternative au nucléaire. S’il est raisonnable et nécessaire de réfléchir à d’autres sources d’énergie électrique moins potentiellement dangereuses, l’éolien ne peut pas tenir ce rôle : pour obtenir une production équivalente à celle du site de Avoine, il faudrait (en pleine puissance installée) un parc éolien couvrant un carré de plus de 40 km de côté.
Or, aléatoire par nature, l’éolien industriel ne délivre qu’une faible partie de la puissance installée : ainsi de septembre 2010 à mai 2011, la production réelle n’a été que de 22,4 % de la puissance installée « garantie ». C’est une moyenne nationale, et dans les zones peu ventées le résultat est encore plus catastrophique. Quand il fait très froid ou très chaud, ce qui correspond à des périodes de forte demande, la situation anticyclonale fait qu’il n’y a pas de vent. Des centrales thermiques prennent alors le relais pour pallier les carences de cette énergie intermittente. La loi de programmation pluriannuelle 2009/2020 prévoit d’ailleurs l’installation d’une vingtaine de centrales thermiques (fuel ou gaz). Peut-on honnêtement affirmer que l’éolien contribue à diminuer les GES alors qu’il implique la construction de centrales thermiques à combustibles fossiles pour assurer la régulation de la production électrique lors des déventes? Il suffit de regarder les émissions de CO2 de nos voisins qui ont fait le choix de l’éolien (Allemagne 9,10 kg/h, France 5,60kg/h).
6°) Valorisons les ressources locales, les emplois de proximité :
Notre territoire a des ressources, la biomasse en particulier, la possibilité de produire de l’énergie à partir de la méthanisation, de la géothermie ou de centrales au fil de l’eau. Les travaux d’isolation des bâtiments publics et de l’habitat pour économiser l’énergie (41% des dépenses d’énergie) limitation du chauffage électrique, constituent des leviers importants pour créer de l’emploi de proximité non délocalisable, et réaliser des économies bienvenues en temps de crise.
N’oublions pas que la création d’emplois dans la filière éolienne est dans les pays constructeurs : Chine, Allemagne Danemark, Espagne, USA sont les bénéficiaires. Peu d’emplois sont générés pour la maintenance, qui d’ailleurs est souvent réalisée par des équipes originaires du pays constructeur. L’éolien industriel n’est pas la solution pour créer des emplois et encore moins pour améliorer notre balance commerciale. Privilégions des solutions locales.
7°) L’éolien industriel très rentable pour les promoteurs, très coûteux pour la collectivité et risqué pour les communes:
La Commission de Régulation de l’Energie parle pudiquement de « rentabilité manifestement excessive » à propos de l’éolien industriel. « En réalité, la filière est organisée pour être une économie défiscalisée et spéculative, bien plus qu’une filière énergétique » (FED). Tarif de rachat, défiscalisation, crédit de TVA, amortissements exceptionnels,... permettent des rendements exceptionnels pour les promoteurs (14% et même 26% et plus), mais prive l’Etat et les collectivités de revenus conséquents (rappel baisse des revenus fiscaux localement).
L’analyse du mode de fonctionnement financier des promoteurs, est révélatrice des pratiques « perverses » mais légales, pour gagner un maximum et échapper aux responsabilités: revente du parc après amortissement accéléré. Rachat par une société financière jusqu’à 5 fois son prix. Emission de titres et de certificats verts dans toute l’Europe = bénéfices considérables .Mise en place d’un exploitant sans aucun lien avec la société mère. En cas de faillite personne n’est responsable. En fin d’exploitation en particulier, les sommes sauvegardées pour le démantèlement étant notoirement insuffisantes, la commune ou la CC se retrouve en charge d’assurer celui-ci ou de gérer une friche industrielle dangereuse (carter d’huile géant, risque de chute des pales) terrains stérilisés par les tonnes de béton armé du socle.
Enfin comment qualifier les pratiques des promoteurs qui font miroiter aux élus des promesses de « travaux annexes compensatoires » (réfection de la voirie communale et des bâtiments publics, bilans thermiques gratuits de ces derniers ...)
Des différentes régions de France nous parviennent des témoignages négatifs d’habitants qui subissent quotidiennement les nuisances des éoliennes.
Pour toutes ces raisons qui touchent à notre environnement, à l’économie locale, à la qualité de vie et la santé des habitants de notre territoire, et compte tenu des constats plus généraux sur l’opportunité et l’éthique de cette filière éolienne, nous sommes fermement opposés à une implantation de parcs éoliens en Touraine Côté Sud.
Penser en termes de « développement durable » c’est associer les notions de protection de l’environnement et d’avenir économique, c’est intégrer la dimension sociale, et la notion de qualité de vie des personnes, aujourd’hui et pour les générations à venir.
C’est ce que nous voulons pour notre territoire, et nous vous remercions de l’attention que vous porterez à nos arguments.
Veuillez agréer, Monsieur le Préfet, nos salutations distinguées.
Le 13 mars 2012
Le bureau de l’Association Environnementale du Sud Touraine

jeudi 15 mars 2012

EOLIENNES ; LE COURANT NE PASSE PLUS

Communiqué de presse de la Fédération Environnement Durable (FED)
Paris 14 mars 2012

A 14.30 h le 14 mars 2012, les 4000 éoliennes du parc français représentant plus de 6.700 mégawatts installés, ont à nouveau cessé de fonctionner par manque de vent.
Avec une puissance effective de 293 mégawatts fournie au réseau, elles ont battu leur record absolu d'inefficacité, en représentant 0,4% des 68.408 mégawatts en fonctionnement.
Cette situation a obligé les centrales thermiques fortement émettrices de gaz à effet de serre, à pallier leur inefficacité.
Ces chiffres officiels établis en temps réel par RTE (*) démontrent une évidence: le courant ne se stocke pas et sans vent il n'y a pas d'électricité éolienne. Ces machines doivent être relayées par des dizaines de centrales thermiques.
Le plan du Grenelle de l'Environnement a pour objectif d'implanter 15.000 éoliennes sur la France. Il conduit non seulement à augmenter le prix de l'électricité des ménages de  plus de 50% mais il entraine aussi la construction de nouvelles centrales thermiques (gaz, fioul et charbon), un double investissement nécessaire pour assurer la sécurité énergétique de notre pays.
La Fédération Environnement Durable qui regroupe 800 associations rappelle que les prévisions du Grenelle ont été établies sur des bases scientifiques fausses pour l'unique profit des industriels de l'éolien au mépris de l'intérêt général.
Ce plan entraine un investissement de plus de 50 milliards d'euros d'argent public qui amplifie les problèmes économiques et écologiques de la France  tout en détruisant ses paysages et dénaturant son patrimoine.

Jean Louis Butré, Président de la FED

(*) sources: production en temps réel publiée par le Réseau de Transport de l'Electricité (RTE)