mercredi 28 novembre 2012

DU PLOMB DANS LES AILES DU SCHÉMA RÉGIONAL ÉOLIEN



 A peine validé par un arrêté du préfet, le schéma régional éolien (SRE) va être attaqué au tribunal administratif de Poitiers par des opposants.
 
Gardez-vous à gauche, gardez-vous à droite. Comme Jean le Bon à Nouaillé, le schéma régional éolien (SRE*), signé le 29 septembre dernier par le préfet, est attaqué de toutes parts. Émanation du Grenelle de l'Environnement de 2010, ce texte est censé fixer, pour le Poitou-Charentes, « les grandes lignes pour l'instruction des zones de développement de l'éolien et des projets ».

" Des irrégularités juridiques manifestes "
 
Le texte est donc désormais officiel, mais personne n'en veut. Bon nombre de collectivités locales ont émis un avis défavorable à son encontre. Même si c'est parfois pour des raisons diamétralement opposées. Dans le pays Loudunais, par exemple, on verrait d'un mauvais œil l'érection d'éoliennes à proximité du Center Parcs. A l'inverse, dans le Vouglaisien, les élus trouvent le schéma trop restrictif. Idem à Poitiers, où le conseil municipal a voté contre, il y a dix jours.

Ce schéma qui a donc peu d'amis vient de se faire de nouveaux ennemis. Une vingtaine d'associations régionales opposées aux éoliennes, regroupées derrière la bannière de Jean-Louis Butré, le président de la Fédération environnement durable, connue pour ses positions anti-éoliennes, viennent de déposer un recours devant le tribunal administratif de Poitiers.

« Ce schéma régional éolien comporte des irrégularités juridiques manifestes, assure Jean-Louis Butré. Selon nous, il viole plusieurs dispositions françaises et européennes en matière d'environnement. Il méconnaît, par exemple, les mécanismes de la convention d'Aarhus sur l'information du public. »

Selon les opposants, le Poitou-Charentes est la cinquième région française où le SRE est ainsi attaqué devant la justice administrative.


Philippe Bonnet
article paru dans LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE du 28 novembre 2012
 
 (*) On peut télécharger le schéma régional éolien sur Internet : www.poitou-charentes.developpement-durable.gouv.fr

lundi 26 novembre 2012

LA FACTURE D'ÉLECTRICITÉ DEVRAIT ENCORE S'ALOURDIR


Selon la Commission de régulation de l'énergie, la taxe sur les factures qui finance les énergies renouvelables nécessitera de lever 5,1 milliards en 2013, soit 19% de plus qu'en 2012. 

La facture d'électricité des ménages français devraient augmenter, en raison de la hausse d'une taxe payée par EDF en faveur des énergies renouvelables.

La CSPE, la taxe sur les factures d'électricité qui finance notamment les énergies renouvelables, nécessitera de lever 5,1 milliards d'euros en 2013, soit 19% de plus qu'en 2012, selon un chiffrage annoncé lundi 26 novembre par le régulateur de l'énergie.

En incluant un rattrapage pour 2011 et les années précédentes (2,1 milliards), le besoin de financement de la CSPE l'an prochain grimpe même à 7,2 milliards, précise la Commission de Régulation de l'Energie dans un communiqué.

La CRE a rappelé que la hausse de la CSPE, qui représente actuellement 8% du prix de l'électricité, était limitée à 3 euros du mégawattheure par an (soit environ 15 euros sur la facture annuelle en moyenne pour un ménage), sauf arrêté spécifique du gouvernement avant le 31 décembre.

Hausse de 3% au 1er janvier 2013

Son président Philippe de Ladoucette a estimé en septembre qu'il s'attendait à cette hausse de 3% à partir du 1er janvier 2013, la décision finale revenant au ministère de l'Energie.

Créée en 2004 à un montant de 4,5 euros par mégawattheure, la CSPE s'est envolée depuis 2011, en passant successivement à 7,5 euros, 9 euros et 10,5 euros depuis le 1er juillet.

L'essentiel de la hausse provient des tarifs bonifiés de l'électricité photovoltaïque, qui sont répercutés sur le consommateur français (à plus de 90% toujours client d'EDF).

En 2013, la part que représente l'électricité photovoltaïque dans les charges de la CSPE grimpe ainsi à 41% (contre 32% cette année) avec 2,1 milliards d'euros, "essentiellement du fait de la mise en service de nouvelles centrales", selon la CRE.

Outre les énergies renouvelables (solaire, éolien, biomasse...) qui représenteraient 59% du total en 2013, la CSPE finance également les surcoûts de l'électricité dans les îles non connectées au réseau national (Corse, DOM, certaines îles bretonnes...), qui devrait représenter 1,4 milliard en 2013.

Viennent s'ajouter les aides à l'électricité produite par cogénération (production simultanée de courant et de chauffage) pour 532 millions (10% du total) ainsi que les tarifs sociaux de l'électricité (145 millions, 3%), dont l'attribution a récemment été automatisée. Selon une estimation de la Cour des Comptes publiée en juillet, la CSPE devrait dépasser "sensiblement" les 20 euros le mégawattheure (MWh) en 2020, soit plus du double du niveau actuel. Le tarif réglementé standard est actuellement hors abonnement d'environ 125 euros du MWh.

Une forte hausse de l'électricité est attendue dans les années qui viennent pour prendre en compte les énergies renouvelables encore plus chères, mais aussi les importants investissements nécessaires dans le réseau électrique et les centrales nucléaires existantes.

vendredi 23 novembre 2012

LA FED CONTRE-ATTAQUE EN POITOU-CHARENTE


Communiqué de presse de la FED

22 novembre 2012

Éolien : Des associations de l'Environnement attaquent en justice le Préfet de région Poitou-Charentes

Le 23 novembre 2012, une réunion d'information est organisée à Cloué (Vienne) par l'Association Protection Environnement Nature sur le thème :« Non aux éoliennes industrielles à Cloué et Coulombiers ! On vous cache la vérité sur les nuisances des parcs éoliens ».

A cette occasion Jean-Louis Butré, Président de la Fédération Environnement Durable, fédération nationale qui regroupe 797 associations, sera présent. Il annoncera officiellement l'attaque du Préfet de Région en justice concernant le Schéma régional éolien (SRE).

Cette action a été décidée par l'ensemble des associations régionales de Poitou-Charentes qui luttent contre l'éolien*. Elle a été rendue nécessaire par les irrégularités juridiques constatées dans le SRE qui viole notamment la charte de l'environnement, ne tient pas compte du principe fondamental d'égalité des administrés et bafoue le droit d'accès du public aux informations.

* dont l'association A.P.A.C.H.E.

lundi 5 novembre 2012

ÉOLIEN : LA DÉBÂCLE

Communiqué de presse de la FED du 4 novembre 2012

Eolien : la débâcle

La presse économique envisage la faillite de la société Vestas le numéro 1 mondial de l'éolien. Les premiers défauts de paiement sont survenus la semaine dernière. L'action a perdu 90% de sa valeur en un an et le gouvernement danois a déclaré qu'il n'apportera aucune aide. L'entreprise employait 20.000 personnes qui ont installé plus de 39.000 éoliennes dans 63 pays du monde soit près de 14% de parts de marché. Vestas avait déjà supprimé 1.900 postes en 2009, 3.000 en 2010. Début 2012 cette société a annoncé 2335 licenciements et elle vient de déclarer récemment qu'elle pourrait être contrainte de se séparer de 1.600 employés supplémentaires aux USA si le système de crédits d'impôts dans ce pays n'était pas prolongé.

Les déclarations du Président du syndicat français de l'éolien (FEE) directeur Général de Vestas France affirmant pouvoir créer des dizaines de milliers d'emplois éolien en France pourraient prêter à sourire si notre pays ne traversait pas une période aussi difficile.

L'espagnol Gamesa numéro 4 mondial est lui aussi en difficulté. Il a annoncé 2.600 licenciements. Un communiqué, lors de l'éviction du Président l'été dernier, avait montré que Gamesa ne maitrisait que 15 % de son carnet de commandes pour 2013. L'action a perdu 50 % de sa valeur en un an et se trouve pratiquement divisée par 10 par rapport à 2010. Le gouvernement espagnol est hors d'état d'apporter la moindre aide directe ou via des subventions.

Par ailleurs la crise économique éolienne risque de devenir incontrôlable depuis que le nouveau ministre de l'énergie britannique a choisi le jour du congrès des énergies renouvelables britanniques, le 31 octobre 2012, pour annoncer l'arrêt total de la construction des éoliennes terrestres en grande Bretagne. Bien que le premier ministre David Cameron ait réaffirmé immédiatement les engagements de son gouvernement, cette polémique au plus  haut sommet d'un État dévoile l'extrême fragilité de cette énergie renouvelable dont la survie peut être remise en cause à tout instant.

La Fédération Environnement Durable rappelle à nouveau que l'industrie de l'éolien en France ne vit depuis sa création que par la captation de subventions publiques, de tarifs préférentiels, de défiscalisations et d'autres mesures de protections administratives. Vingt ans de développement sous perfusion financière à la charge de la collectivité n'auront donc pas permis à ce modèle économique, pourtant devenu l'emblème de l'écologie , d'assurer sa survie et de pérenniser les emplois promis.

Le programme éolien français prévoyant l'implantation de quinze mille éoliennes sur terre et en mer représenterait plus de quarante cinq milliards d'investissements en pure perte. Il risquerait d'entrainer une catastrophe sociale du fait des probables licenciements futurs dans cette filière. Sa poursuite conduirait à l'augmentation de plus de 50% du prix 2 de l'électricité des ménages alors que quatre millions d'entre eux sont déjà en situation énergétique précaire.

La FED demande à nouveau au Président de la République François Hollande un moratoire immédiat pour arrêter cette hémorragie financière éolienne et exhorte le gouvernement, à faire effectuer un audit économique et fiscal de cette filière par des organismes indépendants.

Elle alerte aussi tous les organismes bancaires concernant les  risques de crédit liés aux projets éoliens utilisant souvent des circuits financiers occultes comme l'a signalé récemment dans un rapport examiné par le Premier Ministre, le Service de Renseignement et d'Analyse sur la Criminalité Organisée, qui s'inquiète officiellement de la pénétration des organisations mafieuses dans le secteur des énergies vertes.