jeudi 19 septembre 2013

ALLEMAGNE : UNE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE RUINEUSE ET POLLUANTE


La transition énergétique en France pour passer, modestement tout de même, de 75 à 50 % de production d'électricité d'origine nucléaire a été décidé par notre Président sur un coup de chapeau électoraliste pendant la campagne électorale, sans qu'aucune étude sérieuse n'ait été faite pour en étudier la faisabilité technique et économique et son coût ! Cela peut sembler ahurissant que ce genre de décision qui conditionne l'avenir du pays puisse être prise sur un coin de table sur la base de croyances plus ou moins idéologiques et pas d'études sérieuses. C'est pourtant comme cela que nous, - et malheureusement beaucoup d'autres dans nombre de pays-, sommes gouvernés par des beaux parleurs dont l'intérêt premier est la "prise du pouvoir", pas nécessairement celui du pays qu'ils veulent gouverner!

L'Allemagne à laquelle nous faisons souvent référence, n'a pas fait mieux qui a décidé du jour au lendemain de la fermeture de huit de ses centrales en attendant la fermeture totale des autres prévue pour 2022. J'avais eu l'occasion de vous reporter dans un message du 3 mars 2013 le premier retour d'information de l'impact de cette fermeture sur l'approvisionnement en électricité de l'Allemagne et sur les problèmes que le remplacement de la source de production nucléaire avec ses caractéristiques par des sources d'énergie renouvelable avec les siennes propres posaient.

L'intervenant allemand à la conférence duquel j'avais assisté, considérait que l'aspect positif de ce début de transition était que la capacité de production d'électricité du pays avait tenu et qu'il n'y avait pas eu de rupture d'approvisionnement des habitations particulières ou des installations industrielles. Les difficultés qui étaient apparues étaient que l'Allemagne était devenu un pays dont le coût d'accès énergétique n'était plus compétitif, que l'intermittence des unités de production était un problème majeur et que les réseaux pour amener au sud l'électricité renouvelable produite au nord devaient largement être doublés ou réaménagés.

Nous voici 6 mois plus tard,alors que nous mêmes, en France avons juste abordé la transition énergétique française dans une ambiance de franche opposition entre les politiques et les industriels. Peut être serait il temps de regarder où ils en sont en Allemagne?

 Le premier problème rencontré outre Rhin est financier. Les sources d'électricité renouvelables subventionnées ( Eolien Solaire et Biomasse donc hors hydroélectricité) sont passées de 12 à 18 % de la production d'électricité globale quand celle d'origine nucléaire a diminué de 23 à 16 % entre 2010 et 2012. Par contre, elle ne s'est développé que grâce à des subventions lourdes, 14 milliards d'euros en 2012, du fait de l'obligation de reprise de cette électricité à des prix bien supérieurs à ceux de l'électricité produite par des moyens existants, thermiques ou nucléaires. Le prix de l'électricité en Allemagne a ainsi augmenté de 30% de 2010 à 2012 et est le plus élevé d'Europe après celui du Danemark!

Pour arriver à la sortie totale du nucléaire, il en coutera à l'Allemagne d'après son Ministre de l'Environnement, Mr Altmaier, 1000 milliards d'euros d’ici 2040 !

Celui qui paye cette augmentation du prix de l'électricité, c'est le consommateur moyen, sachant que pour les industries dite électrointensives, le gouvernement à mis en place des subventions compensatrices pour leur conserver leur compétitivité. Jusqu'à quand ce matraquage durera t il ?
L'avenir le dira.

Le problème suivant que l'on connaissait mais dont on peut voir l'impact en vrai grandeur désormais, c'est celui de l'intermittence des énergies renouvelables. L'électricité ne se stockant pas, il faut prévoir un approvisionnement en double pour les moments où elles sont aux abonnés absents. Il s'agit de centrales à gaz ou au charbon que l'on peut démarrer en quelques minutes et qui par définition n'offrent aucune rentabilité à leurs exploitants.Il faut donc trouver un système de compensation payé par le consommateur pour assurer la survie de ces "centrales en double". Par ailleurs le gaz étant plus cher en ce moment que le charbon ou le lignite dont l'Allemagne est largement pourvue, les industriels ferment leurs centrales à gaz pour les remplacer par des centrales à charbon/lignite!

Moralité, le système de production d'électricité allemand actuel est infiniment plus émetteur de CO2 qu'avant la transition énergétique, sans compter les polluants divers que charbon et lignite diffusent largement dans l'atmosphère.Le contenu en CO2 du kWh allemand est 5 fois plus élevé que le kWh français fortement nucléarisé.

Enfin l'industrie allemande qui comptait sur cette transition énergétique pour devenir le leader des équipements et infrastructures nécessaires à l'électricité nouvelle, n'y a rien gagné. Baisse des subventions et concurrence asiatique ont fait disparaitre l'industrie photovoltaïque. Les grands de l'industrie allemande, Siemens et Bosch ont du s'en retirer avec de lourdes pertes financières et en effectifs.Sans compter qu'à court terme les subvention à l'industrie pour leur coût élevé de leur électricité devraient diminuer aussi. Globalement donc, c'est plutôt un désastre qu'une réussite. Mais en démocratie, c'est l'électeur moyen qui décide. Il aura ce pour quoi il a voté...

Article publié le 11/09/2013 par Ça Derange

jeudi 12 septembre 2013

VICTOIRES MAJEURES DES ASSOCIATIONS DE LA FED

Combat anti éolien : Victoires majeures des associations de la FED

De nombreux projets éoliens viennent d’être récemment  radiés de la carte  suite au combat mené par les 900 associations de la Fédération Environnement Durable. 

 A titre d’exemples parmi les plus symboliques il faut noter :

- St Symphorien les Valois (Manche): "Entre Monts et Marais"
- Tremblay - Mt St Michel (Ille et Vilaine): "Environnement et Paysage en Haute Bretagne et Ille-et-Vilaine"
- Espeluche (Drôme): "Vents Libres sur nos Collines"
- Chavigny-Bailleul (Eure) : "APESE"
- Bellot (Seine et marne) : "Vent de Vérité"
- Col du Bonhomme (Vosges/Alsace) : "Avenir et Patrimoine 88"
- Benassay-Lavausseau-Jazeneuil (Vienne) : "Vent de Gâtine"

Dans certains cas cette lutte contre les éoliennes aura duré plus de 10 ans, en passant par les tribunaux administratifs,  les cours d’appel et de cassation et le Conseil d’État, comme le démontre le cas de St-Symphorien-les-Valois (Manche) mené  par l’association "Entre Monts et Marais". Cet exemple donne une idée de la détermination de ceux qui  refusent le dictat des promoteurs éoliens.

La FED se félicite de ces récentes victoires démontrant que de simples citoyens sans moyens peuvent mettre à genoux le lobby financier des promoteurs éoliens, et contrer l’aveuglement de l’État.

A l’aube des élections municipales de Mars 2014, ces combats démocratiques devrait faire réfléchir les élus qui bradent la France  aux affairistes de l’éolien.

Ils devraient aussi inquiéter certains partis politiques comme Europe Ecologie les Verts qui en prenant systématiquement depuis 10 ans fait et cause pour l’industrie éolienne au mépris de l’écologie véritable, brade la nature, saccage les paysages et détruit le patrimoine de la France.